Dans le paysage littéraire girondin – faut-il le rappeler ? – il n’y a pas que Montaigne, Mauriac et Montesquieu. Si on retrouve ces trois auteurs sacrés dans Balade en Gironde, la promenade se fait aussi chez des écrivains qui ne sont malheureusement aujourd’hui plus guère lus. « Je suis né dans une maison qui fait face à celle des Rivière », raconte le natif de Bordeaux, Jean Lacouture. « Je lui avais déjà consacré un ouvrage (Une adolescence du siècle, Jacques Rivière et la RNF, 1900-1925, ndlr) ; de tous mes livres, c’est celui qui a eu le moins de succès. C’est donc le plus important pour moi », continue Jean Lacouture.
Un patrimoine littéraire à ne pas oublier
Qui se souvient aujourd’hui de l’ancien directeur de la NRF ? Jean Lacouture rappelle son abondante correspondance avec Alain Fournier ou Antonin Artaud. Christian Merlette a quant à lui consacré un chapitre à l’homme de lettres et de cinéma Jean Vautrin, lorrain installé à Bordeaux. « Il y a la patte de Vautrin dans Les Tontons Flingueurs de Lautner », selon Christian Merlette. Les éditions Alexandrines ne pouvaient voyager dans le temps et l’espace girondin sans citer Ausone. Du poète latin, il ne reste plus dans le Bordeaux d’aujourd’hui, outre le grand cru classé de Saint-Émilion, qu’un nom de rue grise et qu’un buste flétri par les buveurs du pub voisin, en bas du cours d’Alsace-Lorraine. Proche de l’empereur Gratien, Ausone fut pourtant, au 4° siècle, un des derniers poètes à composer en un latin très pur.
Toujours dans la poésie, Michel Suffran fait revivre Léon Valade, auteur Parnassien resté maudit. « C’était un ami de Verlaine. Il est représenté juste à côté de Rimbaud par Fantin-Latour dans Un coin de table. »
Entrez chez les écrivains aquitains
De quoi poursuivre à son rythme l’exploration des écrivains aquitains, après cette Escale du livre.