Auros: Les conséquences très lourdes pour Palmagri de la grippe aviaire


JL H

Auros: Les conséquences très lourdes pour Palmagri de la grippe aviaire

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 29/01/2016 PAR JL Harribey

Jean-Luc Tauzin a présenté son fonctionnement d’exploitation : arrivée des canetons âgés de un jour, mise en poussinière durant 4 à 5 semaines, puis envoi dans le parcours, espace minimum de 10m² par tête, où ils restent 9 à 10 semaines, avant d’aller en salle de gavage. Il faut donc compter un minimum de 13,5 semaines pour un canard à maturité. On comprend donc le souci du producteur gaveur, qui sera durement touché par une non production sur près de 6 à 7 mois. De son cöté, le directeur de Palmagri, Julien Peyrole, après avoir présenté l’unité de production, a tiré la sonnette d’alarme, en indiquant les conséquences pour la coopérative. Elle traite entre 800 et 1200 canards par semaine, soit 50000 à l’année. Le canard est décliné en plusieurs choix : foie gras, frais, conserves. Si l’abattage est confié aux coopérateurs, 14 salariés sont sur la transformation et la vente. Avec une interruption forcée de plus de 4 mois, les pertes se comptent vite : 800000€ sur le chiffre d’affaire, et chômage partiel, voire plus.

Pas de stock

Palmagri ne pourra pas compter sur son stock car il n’y en a pas. Cet arrêt peut à terme influer sur les marchés et les réseaux commerciaux. En Gironde la filière gras et principalement du canard gras ne comptent pas de grosses structures; au total 34 producteurs qui traitent 265000 canards. Il est clair qu’il va falloir revoir le système de production, introduire notamment le vide sanitaire, mais cela va entrainer des investissements supplémentaires, sur des propriétés déjà lourdement endettées. Le changement est donc inéluctable, et pour préserver la production et redonner de l’avenir il devra se faire par touches successives. Les collectivités entendent bien cela et, en complément des aides annoncées par le Gouvernement, Département et Région sont conscients que la filière gras est à un tournant important pour sa pérennité.

Reprise à la mi-mai

Rappelons que l’influenza aviaire, plus connue sous le nom de grippe aviaire, touche la plupart des animaux du monde avicole. Les gallinacés sont les plus sensibles et sont des bons indicateurs pour détecter la présence de la maladie. Les palmipèdes et surtout les canards sont beaucoup plus résistants, et sont souvent désignés comme des « porteurs sains ». Chez eux la maladie est plus difficile à diagnostiquer. Ainsi, si 54 cas ont été effectivement détectés sur des palmipèdes, cela ne signifie pas forcément que l’animal est mort. Le canard, porteur sain, est donc un vecteur de propagation potentielle de la maladie. C’est cet état qui a notamment conduit la mise en place de ce vide sanitaire durant plusieurs semaines, afin d’éradiquer le virus. Egalement l’approvisionnement en jeunes canetons est gelé. Ces mesures conjointes sont entrées en vigueur depuis le 18 janvier. Ainsi entre zone de protection, zone de surveillance et zone de restriction, ce sont près de 16 départements qui sont touchés, dont 8 dans la nouvelle grande région.

Ces mesures sanitaires, pour contrer la maladie, s’appliquent donc aux palmipèdes, notamment, car leur élevage tel qu’il est pratiqué en nos contrées, n’a pas l’obligation de pratiquer un vide sanitaire systématique, alors qu’il est obligatoire pour les gallinacés, qui sont éminemment plus sensibles.

Cette entrée en vigueur va avoir de lourdes conséquences sur le gras. En effet les cycles de production en cours vont s’achever, et ensuite il n’y aura plus d’approvisionnement. La reprise pourra se faire aux alentours du 16 mai, soit quatre mois, et les canetons ne seront prêts que vers la fin du mois d’août.

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