Au TnBA, la ménagerie de verre de Tennessee Williams, une comédie fracassante !


TNBA

Au TnBA, la ménagerie de verre de Tennessee Williams, une comédie fracassante !

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 15/01/2010 PAR Olivier Darrioumerle

D’abord, il y a l’ainé, qui n’a jamais vu un peigne et qui donnerait sa chemise pour que tout aille mieux. Poète, rebelle, rêveur, hanté par la brièveté et les lumières d’Holywood, il souffre de ne pas vivre pleinement, sachant pertinemment que ce n’est pas vrai,que ce n’est pas ça, la vie. Lui qui dit « je vais au cinéma », tous les soirs, pour fuir la promiscuité. Et puis il y a un père, un sourire brillant dans un vieux cadre en bois et la mère, ménagère parfaite sans mari, sans secret, sans espoir si ce n’est celui de marier la petite soeur. Et puis, il y a l’autre, le galant, pas beau mais pas moche non plus, qui gagne un peu plus que le fils. Et puis il y a Laura, ( c’est pour elle que jouent les violons), que les autres trouvent bizarre, qui vit dans son monde, qui collectionne des petits animaux en verre et écoute des vieux disques sur son gramophone.  

Chez ces gens-là, on rêve …
La mère, interprétée par Luce Mouchet, aurait pu épouser le fils d’un planteur, un de ceux qui se bousculait au portillon. Papillon de nuit, fleur fanée, elle aurait pu être servie par des domestiques, mais au lieu de ça, elle est tombée sous le charme des yeux bleus d’un employé des télécoms qui a su tromper son monde, « devenu amoureux des longues distances ». 
En attendant les bombardements, le fils (Stéphane Facco) pense à Guernica et se met à danser le flamenco, voltigeant dans ses rêves de révolte, son pardessus devient une muleta qu’il agite dans la fumée de sa cigarette incandescente. Soudain, Laura, la petite soeur, interprétée parAgathe Molière, arrive sur scène, clodiquante, bloquée, si fragile ; elle fait tourner dans sa main un papillon en verre. « Quelle folie de l’envoyer sur scène, face à tous ces gens, tous ces yeux braqués sur elle, elle va se casser, défaillir, faites quelque chose ! » , se laisse t-on prendre au jeu. Pendant ce temps, les jeunes américains dansent le swing dans les cabarets. Le galant ( Mickaël Abiteboul) , engoncé dans son costume trois-pièces, appartient à cette génération des années folles. Il prend des cours d’éloquence mais il est maladroit. Ce gros balourd complexé par l’image de l’américain parfait va rencontrer la petite fille de verre pour une danse délicate qu’on n’oubliera pas.

Photo : TNBA

Olivier Darrioumerle

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Gironde
À lire ! CULTURE > Nos derniers articles