Il est bientôt minuit. Une ampoule collée au front, Abraham compte dans l’obscurité sa descendance : 6 milliards 243 millions 315 mille 538. Autant que les étoiles dans le ciel. Comme tous les récits bibliques, l’histoire d’Abraham est à l’image de la voûte céleste : peuplée de fulgurances et de grands espaces vides. De larges ellipses succèdent à la profusion des détails parfois les plus crus. C’est dans ces creux que le dramaturge algérien Mohamed Kacimi a glissé sa propre interprétation de l’odyssée du père des religions juive et musulmane, depuis Ur en Irak jusqu’à Hébron en Cisjordanie, passant par l’Egypte et la bande de Gaza.
L’auteur mêle avec beaucoup de justesse et d’humour les mythes d’hier aux drames d’aujourd’hui pour nous parler, dans une langue orientale et raffinée, de notre désir d’éternité et des fragiles moyens pour s’en approcher : engendrer dans la chair ou fonder des religions. Si Jack Delbalat se fait l’interprète inspiré d’Abraham, on peut être plus sceptique sur le rôle de Sarah, dansé par Muriel Barra. Non pas qu’elle manque de conviction, mais la mise en scène montre là ses limites, particulièrement desservie par une musique qui n’apporte rien d’autre que des clichés sonores convenus.
Mise en scène : Jean-Luc Olivier.
Interprétation : Jack Delbalat et Muriel Barra. Du 12 au 23 février 2008
Le Glob Théâtre
69 Rue Joséphine 33000 Bordeaux
Tramway Ligne B – Les Hangars
05 56 69 06 66
http://www.globtheatre.net/
Sur Mohamed Kacimi :
http://www.chartreuse.org/Site/Cnes/RepertoireAuteurs/auteurs.php?ID_auteur=585
http://www.theatre-contemporain.net/biographies/Mohamed-Kacimi/biographie/