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PUBLIÉ LE 06/03/2024 PAR Corinne MerigaudAu sein de la commission Commerce mise en place par la Chambre de commerce et d’industrie de la Haute-Vienne, la force de frappe est constituée de trente-deux référents de rue. Des commerçants engagés et motivés pour faire bouger le centre-ville de Limoges. Pour la rue Jean-Jaurès, Aurélien Fourgeaud, directeur du magasin Monoprix, s’est porté volontaire. Une mission qui lui apparaît comme évidente.
L’idée est de se concerter pour créer du trafic tous ensemble plutôt que de prêcher chacun pour sa paroisse
« Je veux apporter ma pierre à l’édifice pour le développement du centre-ville ! lance-t-il. Le but est d’améliorer l’attractivité du centre-ville qui en perd, comme partout, au profit des périphéries. L’idée est de se concerter pour créer du trafic tous ensemble plutôt que de prêcher chacun pour sa paroisse. Il faut trouver une solution commune en travaillant ensemble. Nous en profiterons tous sur le long terme.»
Après une première réunion le 29 janvier pour poser les bases de travail, la seconde est programmée le 11 mars. Cette rue en mutation est devenue partiellement piétonne l’an dernier, et des travaux sont actuellement réalisés sur les canalisations. « Les travaux, c’est ce qu’il fallait faire témoigne-t-il, après on va gagner en attractivité en installant du mobilier éphémère et cela coûte moins cher pour animer le centre-ville toute l’année. »
Animations, snacking, parkings…
Pour la Place de la République qui jouxte le magasin, il souhaiterait que les animations se poursuivent « en appuyant sur les vacances scolaires, période où le centre-ville est un peu désert. » Enfin, il aimerait davantage d’offres snacking et espère l’arrivée de marques fortes comme Primark.
Gérante du magasin Devred, Lucile Gheerardym est la référente prêt-à-porter de la rue. « C’est important de partager nos idées entre commerçants, indique-t-elle. Mettre en place des référents de rue est une bonne initiative. J’ai accepté dans l’optique d’agir pour redynamiser le centre-ville. »
Corinne Merigaud | Aqui Renforcer l’attractivité du centre-ville de Limoge est essentiel pour dynamiser le commerce.
Pour les commerçants, elle constate que les animations mises en place par la Ville et la CCI ont un impact positif sur la fréquentation. A l’instar d’un récent défilé de mode organisé dans la rue Jean-Jaurès. « Cela permet d’amener du monde en centre-ville mais il faudrait communiquer davantage sur les évènements » remarque-t-elle.
Autre suggestion pour le stationnement, un point important pour attirer le chaland. « Il faudrait donner plus de visibilité sur l’accessibilité aux parkings, notamment ceux en souterrain, car beaucoup de gens ne les utilisent pas. Le stationnement est un sujet épineux. » Quant aux deux braderies annuelles, ces rendez-vous sont incontournables et drainent le public en masse. « Il faut continuer de même que le défilé de mode qui avait rassemblé pas mal de commerçants » conclut-elle.
On veut changer cette image de ringards
Créée depuis trois ans, la commission Commerce de la CCI compte dix membres qui travaillent en partenariat avec la Ville de Limoges et Limoges Métropole. Trois ans ont été nécessaires pour définir une stratégie fondée sur trois axes à savoir, dynamiser le centre-ville, attirer des enseignes nationales et changer l’état d’esprit puis concevoir le coeur de ville de demain.
Corinne Merigaud | Aqui La rue Jean-Jaurès est partiellement piétonne depuis quelques mois, un changement auquel commerçants et clients doivent s’habituer.
Les référents de rue sont les maillons sur lesquels s’appuieront les élus de la chambre consulaire. « Le centre-ville a besoin de se reconstruire et la ville a plein d’atouts remarque Benoît Coulaud, à nous de faire passer un message différent au niveau local et national. On veut changer cette image de ringards .»
Regrettant l’échec de la Fédération des commerçants, il fonde ses espoirs sur ces référents de rue, des commerçants censés connaître les problématiques et attentes de leurs confrères. « Ils sont motivés poursuit-il, on va concevoir avec eux le centre-ville de demain, leur demander ce qu’ils veulent comme animations. » Charge à eux de faire remonter aux élus les attentes de leur confrères.
Attirer des enseignes internationales
La stratégie vise également à attirer de nouveaux commerçants pour créer un effet boule de neige profitable à tous les commerces. « On rêve d’avoir des enseignes de marque internationale comme Nespresso s’enthousiasme-t-il, on a une liste précise de commerces qui ne sont pas encore présents, on va aller les voir et essayer de les faire venir. »
Cette démarche s’effectuera en contactant des développeurs commerciaux afin de leur faire découvrir Limoges et ses opportunités. Environ 80 commerces sont vacants bien que la vacance commerciale diminue régulièrement. « On va les recevoir dans de très bonnes conditions avec des agents immobiliers précise Benoît Coulaud, puis leur faire faire un tour de ville et leur dire qu’on a des emplacements donc des possibilités de s‘installer. »
Enfin, la reconstruction du centre-ville est indispensable pour « mettre plus de souffle » confie-t-il. La piétonisation de la rue Jean-Jaurès n’avait pas été comprise par des commerçants qui l’ont fait savoir. « Cela fait du mal quand un développeur commercial entend qu’il y a 220 pétitions lance-t-il, on n’est pas black listé mais pas loin ! Il faut qu’on redore le blason de la ville en travaillant collectivement. Je suis confiant, on va y arriver, les commerçants ont changé d’état d’esprit sur ce sujet. »
