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PUBLIÉ LE 11/12/2012 PAR Solène MÉRICDu point de vue du monde économique, il ressort de l’intervention de Laurent Pierre Gilliard, Directeur adjoint de l’AEC, que la tendance est nettement à la pénétration des TIC dans les entreprises. En effet, 99% des PME et 82% des TPE sont équipés d’un ordinateur. En outre, même si les usages restent simples ils sont en train de progresser pour les PME dont 88% d’entre elles sont connectées en haut débit. Un constat moins vrai pour les TPE dont seules 65% sont connectées en haut débit.
« Bring your own device »Pour autant, au-delà de l’équipement numérique et des usages par l’entreprise elle-même, la pénétration des Tic se fait désormais aussi par directement par des salariés. C’est le phénomène du BYOD autrement dit «Bring Your Own Device», en anglais dans le texte.
Déjà évoquée lors des signaux du numériques présentés par l’AEC en mars 2012, la tendance du Bring Your Own Device, («apporte ton propre service/outils»), prend de l’ampleur dans les habitudes des salariés aquitains. Ce phénomène traduit l’utilisation par les salariés de leurs propres outils numériques pour réaliser des tâches professionnelles. Une «connexion permanente», qui amène le bureau jusque dans le domicile du salarié, et vice versa puisque la connexion au bureau sur des outils privés ou professionnels peut aussi amener à une utilisation privée de l’outil numérique dans un cadre professionnel.
Et les statistiques de l’AEC rendent bien compte de ce phénomène. En effet, 14% des PME et 13% des TPE autorisent leurs employés à surfer sur les réseaux sociaux durant les heures de travail. Et en effet, 15% des salariés aquitain reconnaissent surfer sur les réseaux sociaux à titre privé durant leurs heures de travail. 11% d’entre eux déclarent que tout accès aux réseaux sociaux est impossible au bureau.
Outil mutualisé au privé et au professionnelQuant à l’utilisation de matériel privé dans le cadre de l’entreprise, là aussi la tendance s’affirme. En Aquitaine, 22% des entreprises autorisent leurs salariés à utiliser leurs propres outils informatiques sur leur lieu de travail. Une solution doublement intéressante pour les entreprises car si elles avouent une plus grande flexibilité du salarié et une productivité accrue, la question des économies de coût d’équipement même si elle est peu évoquée (avouée?) est certainement tout aussi cruciale pour elles.
Coté salarié, en utilisant ses outils personnels à des fins professionnelles, il est possiblement connecté en permanence avec sa hiérarchie, même en dehors des heures de travail… et plus encore lorsque l’outil ainsi «mutualisé» au privé et au professionnel est un terminal mobile. D’ailleurs si 64% des TPE françaises reconnaissent « les outils mobiles comme une aide essentielle à la gestion de l’entreprise », seuls 8% des possesseurs d’outils de mobilité en France déclarent que c’est leurs entreprises qui leur ont fourni. Or, en pratique, 44% des possesseurs d’outils mobiles disent les utiliser pour accomplir des tâches professionnelles…
« La laisse numérique »Le constat est bel et bien là : la limite entre privé et professionnel est de plus en plus difficile à tracer, ce qui ne va pas sans poser de problèmes tant pour le salarié que pour l’entreprise. Management, droit du travail, sécurité des systèmes d’information des entreprises, ou encore de traçabilité du salarié («la laisse numérique»)… autant de questions soulevées par le phénomène BYOD. Pour preuve sur le télétravail, deux chiffres suffisent à démontrer ce flou : 13% des PME déclarent offrir la possibilité à certains de leurs salariés de télé-travailler, alors que de leur côté les salariés aquitains sont 25% à affirmer qu’ils télé-travaillent en dehors de leurs entreprises… Un chiffre qui grimpe jusqu’à 50% pour les cadres. Un flou qu’il va falloir apprendre à organiser.
Diagnostic de l’Aquitaine numérique à télécharger sur le site du SIAD et de l’AEC
