Ambiance de QG


Aurélie Rodrigues et Margot Chevalier

Ambiance de QG

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 24/04/2017 PAR Etudiants EFJ

Au Parti socialiste, les chaises vides«J’ai envie de vomir », lâche un jeune militant PS. Au soir du premier tour, au QG du Parti Socialiste de la Gironde, les jeunes militants font grise mine. Ils sont les seuls supporters à s’être rendus au QG pour l’annonce des résultats.La salle est presque déserte. Une trentaine de sièges vides habillent tristement la salle. Une bouteille de Coca-Cola, des crackers, une bouteille de Haut Médoc… triste victuaille pour une soirée électorale. Quinze minutes avant l’annonce des résultats, Ines Bouti, 18 ans, jeune militante, espère « une remontada » de la part du candidat socialiste.

« Hamon parlait d’avenir »

À 20h, la dizaine de supporters se regroupe devant l’écran géant de la salle. « Je suis malheureux parce que Marine Le Pen est au second tour. Je voterai Macron au second tour » déclare, les larmes aux yeux, Julien Timo, récent adhérent au Mouvement des Jeunes Socialistes. « Joyeux anniversaire » lance une supportrice à Yann Herber. Arrivé vingt minutes après l’annonce des résultats, le secrétaire général des MJS n’a pas le cœur à la fête : «  Hamon parlait d’avenir. Je comptais sur cette élection pour faire passer la France au XXIe siècle. »

Amertume au QG de François FillonMoins d’une minute, c’est le temps qu’il aura fallu aux partisans de François Fillon pour quitter le QG à l’annonce des résultats, sans même attendre le discours de leur champion. Une trentaine de partisans s’était réuni au Café Simeone Del Arte, place Camille Julian à Bordeaux.

« Choisir entre la peste et le choléra »

Ce soir-là, l’ambiance était tendue et les militants peu confiants. La seule réaction à 20h fut un « putain de merde », lâché par un homme d’une cinquantaine d’année. Puis les langues se sont déliées. « Comment voulez-vous choisir entre la peste et le choléra ? » s’agace Corinne, 54 ans, en pensant au second tour. Ignorant la consigne du candidat Républicain de voter pour Emmanuel Macron, les militants sont déjà partagés sur la suite du scrutin. « Nous ne voulons pas d’un quinquennat Emmanuel Hollande » nous confie d’emblée Benjamin, 25 ans, qui votera FN. « Nous avons déjà subi un mandat socialiste catastrophique, c’est difficile de l’admettre, mais c’est pour moi l’unique solution ». Pour Lucie, en revanche, le choix se portera sur Macron, mais « par dépit ». « Ce n’est pas pour autant que nous sommes en accord avec ses idées et son programme » lâche-telle, amère, avant de tourner les talons.

Abattement dans la grange mélenchonisteCe dimanche, la foule se presse au QG bordelais des Insoumis, place de la Victoire. L’atelier-grange d’un particulier accueille une centaine de militants dans une ambiance conviviale et arty. On tape dans ses mains, on scande “Mélenchon Président !”. Laurie, 21 ans, étudiante, est «super confiante”, “ça ne peut être que Mélenchon au pouvoir». Pierre-Yves, 39 ans, prof de yoga, se dit « zen » : « On y croit, même si ça va être serré.» À l’annonce des résultats, l’ambiance est plombée. Avec 19,5%, Jean-Luc Mélenchon n’est pas qualifié au second tour. «Putain !» Des insultes fusent à l’encontre de la candidate frontiste. La morosité s’abat sur les troupes, qui lâchent une ultime salve d’applaudissements formels avant de se clairsemer. «Je voterai pour Macron au second tour, juste pour dégager Le Pen» promet Alexandre, 20 ans. Pour son amie Valentine, 25 ans, ce sera un vote blanc : “Pas question de faire un choix entre deux pourritures.”

Abattement dans la grange mélenchoniste

Au FN, la fête avant l’heure Hier soir, dans une petite salle rue George Bonnac, bien gardée par les vigiles du parti, se tenait la réunion des soutiens de Marine Le Pen. Derrière les murs, la fête battait son plein avant même l’annonce des résultats. Très attendus, mais aussi très surveillés, c’est sous escorte que les journalistes présents ont étés accompagnés vers un petit groupe de militants triés sur le volets.

«Champagne !»


« Ça va encore pleurer dans les chaumières ». Confiants, de jeunes frontistes s’amusent du choc à venir. Ils en sont persuadés, les sondages se sont trompés et Marine Le Pen sera bien en tête ce soir. Et même lorsque les résultats tombent, et que leur championne est en deuxième position, ils y croient encore : c’est elle qui doit gagner. La salle exulte, même si certains ne cachent pas leur déception. « Le score devrait être plus élevé », glisse un militant d’une soixantaine d’années, les yeux rivés sur le poste de télévision. Le champagne coule à flot, et la soixantaine de militants savoure l’instant. Ici, l’ambiance est familiale : beaucoup se côtoient régulièrement. A présent, les esprits sont tournés vers le second tour : « on va avoir un report de voix de la droite conservatrice de Fillon et du côté des mélenchonistes », assure un militant. Ici on fait mine de ne pas douter : Marine Le Pen va gagner.

Chez Macron, En Marche ! prend son piedHier soir la Brasserie Le Plana (place de la Victoire), est devenue le théâtre d’un moment de liesse du premier tour. Plus d’une cinquantaine de militants d’En Marche !Gironde, vêtus de t-shirts à l’effigie du mouvement, se sont retrouvés pour assister au triomphe de leur candidat Emmanuel Macron, dans la course à l’Elysée. Une ambiance chaleureuse, des sourires, puis plus un bruit. Alexis, militant depuis novembre se confie : « Il y a de l’appréhension. C’est le premier test démocratique du mouvement. On est confiant, mais il faut savoir rester humble ». Puis vient le temps du décompte. L’atmosphère devient lourde pendant dix secondes… 

« Le plus dur reste à faire face au FN »

A 20 heures, les cris de joies : Emmanuel Macron s’est qualifié pour le second tour face à la candidate du Front National. « C’est incroyable. Les Français ont fait confiance à notre programme » exulte Alexis, avant de relativiser : « maintenant le plus dur reste à faire face au FN ». A peine a-t-il le temps de finir sa phrase que tout le bar entame une Marseillaise a cappella, suivie du slogan « Macron Président ». A 20 heures, la fête ne faisait que commencer.

Enregistrer

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle !
À lire ! SPÉCIAL > Nos derniers articles