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PUBLIÉ LE 23/05/2013 PAR Nicolas LaplumeAlexandre a toujours baigné dans le sport. Au départ, c’était un moyen de rééducation pour surmonter son handicap (hémiplégie supérieure et inférieure du côté droit). Et puis, c’est devenu une vraie passion pour lui. Vainqueur de la Coupe de France de foot à cinq en handisport, il s’est ensuite tourné vers un sport individuel : le sprint. Très vite, ses qualités de sprinteur se démarquent. En six ans, Alexandre a décroché trois records de France dans sa catégorie handisport (T37) : un record du 200m en 2011 (25,34), un autre en 100m la même année (12,18) et un record en 60m salle en 2012 (8,02). Forcément déçu de ne pas avoir pu participer aux Jeux Paralympiques de Londres, il se concentre aujourd’hui sur l’objectif d’une qualification aux prochains championnats du Monde en 4x100m relais. « La saison dernière, je me suis mis trop de pression. J’ai trop pensé aux résultats et à la performance. Cela m’a fait défaut » regrette-t-il. « Je retiens de cet échec qu’il faut retrouver du plaisir avant de penser aux résultats, c’est important ». Les prochains Jeux Paralympiques de Rio ? « J’y pense forcément. J’ai l’idée de me lancer dans le 400 mètres et de tenter un coup de poker ». Espérons pour lui qu’il ait les bonnes cartes en main.
Trouver du travail…
Titulaire d’un Bac professionnel comptabilité, il peine aujourd’hui à trouver du travail malgré sa motivation. « A 24 ans, je commence à me poser des questions sur mon avenir. Dois-je faire un break avec l’athlétisme pour travailler ? ». C’est aussi la question que se posent beaucoup d’athlètes et pas seulement handisport. Les entraînements prennent beaucoup de place sur son emploi du temps et ce n’est pas toujours facile de se concentrer sur son projet professionnel. « En tant qu’athlète handisport, c’est beaucoup plus dur de trouver du travail. Je suis prêt à me lever à 5h tous les matins s’il le faut, mais aujourd’hui c’est difficile d’être embauché. Je connais beaucoup d’athlètes handisports qui sont dans le même cas que moi ». Heureusement, Alexandre ne manque pas d’idées. « Je suis très créatif ». Son projet actuel est de créer sa propre marque de vêtement. « Je dessine beaucoup de modèles et cela m’occupe. J’ai déjà créé mon propre logo » nous confie-t-il. Sa créativité et sa vision de l’avenir lui permettent de croire en lui et de rester motivé.
« Apporter mon expérience »
Notre champion girondin porte aussi en lui une volonté indéniable d’aider les jeunes. « J’aime apporter mon expérience à ceux qui en ont besoin ». En relation avec les comités régionaux et départementaux d’handisport, il enchaîne les démonstrations d’athlétisme, notamment dans les établissements scolaires. Face à la faible médiatisation du Handisport, cette sensibilisation est pour lui le moyen idéal pour faire reconnaître la discipline. Beaucoup d’efforts ont été faits à l’étranger, notamment en Angleterre où les Jeux Paralympiques 2012 ont été largement retransmis (150 heures de diffusion). Alors pourquoi cela peine-til à s’installer dans le paysage français ? « C’est souvent une question d’argent, les médias français savent que cela ne va pas leur rapporter beaucoup » nous explique-t-il. « Mais ça commence tout doucement à s’installer; à l’image du football féminin, on progresse… »
