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PUBLIÉ LE 02/03/2016 PAR Claude-Hélène YvardJusqu’à dimanche, la plus grande région agricole d’Europe tient salon porte de Versailles, avec ses filières de qualité, ses produits, ses races ovines et bovines. Elles sont toutes là : la Limousine , la blonde d’Aquitaine, la parthenaise et bien sûr la bazadaise, star du salon. Le Landais Joël Sillac, propriétaire de Cerise, égérie du salon, est présent avec d’autres bêtes qui concourront vendredi. Rigoureux, il peaufine les derniers détails, veille, en jetant un œil sur Cerise, impassible sous l’œil des photographes professionnels et amateurs. C’est un habitué du salon, il vient depuis de très nombreuses années. Il répond à toutes les sollicitations avec gentillesse et passion et elles sont nombreuses. Et surtout, il savoure cette notoriété nouvelle avec humilité. Ses confrères éleveurs des autres races lui ont dit de profiter de ce salon. « Les gens viennent pour nous. C’est une occasion unique de parler d’agriculture, de notre métier et une vitrine exceptionnelle. Cela il ne faut pas l’ oublier. »
Première région agricole d’Europe Sur le stand tout proche de la grande region, en ce mercredi, jour de la « Grande Aquitaine », on se délecte avec les huîtres du bassin d arcachon, le foie gras du Périgord, les délicieux fromages de chèvre de Poitou-Charentes, de fromages de brebis d’Osseau Iraty. On déguste, on échange entre élus (très nombreux), professionnels, éleveurs. La région assume visiblement son statut de première région agricole d’ Europe. La collectivité a mis les petits plats dans les grands.
Michel Guerard apprête à présider « le concours impertinent de cuisine Aquitaine terre de génie ». L ‘acteur Pierre Arditi, parrain de Cerise, boit un verre après lui avoir rendu une petite visite. A l étage, les sujets sont beaucoup plus sérieux. Face à la presse, Alain Rousset a évoqué l’ agriculture régionale à dix ou quinze ans, son avenir. Le nouveau modèle francais doit- il être dynamisé par les régions ? Le président Rousset semble en être persuadé; ALPC a de nombreux atouts : ses 156 productions sous signes officiels de qualité, notamment, une grande richessse de terroirs. Il rappelle « que l’agriculture est la base de l’aménagement du territoire, la base de l’animation dans le monde rural. » L’avenir passe par la qualité de produits mais « il faudra s adapter pour conquérir de nouveaux marchés. Les consommateurs y sont prêts. Cela suppose inévitablement que les filières parviennent à s’adapter à ces enjeux de proximité. » Une fois de plus, il a plaidé pour un recentrage du modèle agricole sur la qualité et l’innovation.
Crises agricoles à répétition
Pour le président de la région, le système français en France de la grande distribution, très concentré, est largement responsable des crises agricoles successives. « Les agriculteurs ont besoin de prix rémunérateurs et de valeur ajoutée. Ce que Geneviève Barrat, la vice-présidente chargée de la ruralité, elle-même éleveuse, résume bien : pendant très longtemps, on a soutenu l’amont, il faut rééquilibrer sur l’aval. Il est grand temps. » L’ agriculture française est massivement aidée par les pouvoirs publics. La France et l Europe représentent une aide de 18 milliards de euros. « On doit pouvoir beaucoup mieux faire et que les exploitants vivent mieux. La région a voté une aide de 15 millions d’euros pour aider l’ensemble de la filière touchée par la crise aviaire et aidera toutes les exploitations qui devront mettre leurs bâtiments aux normes. Comme pour répondre, aux messages pessimistes qui circulent sur le salon, il rapelle que « tous les éleveurs ne meurent pas. Les exploitations sont des entreprises, certaines meurent, d’autres vivent bien. Il faut orienter les agriculteurs vers des modèles et des productions qui dégagent du revenu et de la valeur ajoutée et les accompagner. »
