Alain Juppé, un professeur comme les autres…


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Alain Juppé, un professeur comme les autres...

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 17/10/2007 PAR Joël AUBERT

7h50 : L’excitation est palpable dans les couloirs, et assez inhabituelle en cette heure matinale.
7h55 : Alain Juppé investit les lieux, entouré de ce que les étudiants appellent ses gardes du corps. Sur les cinq personnes, une partie reste postée à l’entrée de l’amphithéâtre.
7h56 : L’amphithéâtre se remplit doucement et devient de plus en plus bruyant. Imperturbable, le maire de Bordeaux relit ses notes.
8h00 : Alain Juppé prend la parole ; le silence s’installe. « Je suis très heureux d’être ici », sont ses premiers mots. L’homme est visiblement à l’aise, il explique le contenu de son cours et sa volonté de développer l’interactivité : il ne veut pas parler plus d’une heure, la dernière demi-heure sera consacrée aux questions.
8h08 : Le maire bordelais connaît les désagréments communs à tous les enseignants. Depuis une dizaine de minutes, des étudiants retardataires tentent de se faire discrets en s’installant à leur place. Certains sont assis par terre au fond de la salle.
8h32 : L’introduction se termine sur l’annonce de la problématique. Pédagogique, le maire de Bordeaux écrit les noms au tableau, épelle celui de Fernand Braudel et ne rate pas une occasion de donner un exemple canadien.
8h45 : Après avoir défendu que les Etats-Nations sont incontestablement affaiblis par la mondialisation, le professeur Juppé passe à la thèse inverse. Habile, il insiste sur l’importance de la connaissance de l’étranger auprès d’étudiants ayant passé l’année précédente en échange.
9h00 : « Déjà », souligne-t-il. Il insiste en conclusion sur la nécessité d’humaniser la mondialisation. « Je me livre à vous maintenant », lance-t-il, avant de préciser qu’il devra partir à 9h30 précises, visite du Président de la République oblige… Rires discrets.
9h01 : La salle est timide. Alain Juppé demande : « Je vous impressionne ? ». Rires plus francs et la première question fuse. Les réponses sont courtes et efficaces. Entre « il faut changer le monde » et « il faut du rêve », il place une de ses expressions favorites les « petites patries », qui désignent les Etats dans la mondialisation.
9h20 : Dernière question. La garde rapprochée du maire est de nouveau aux portes de l’amphithéâtre. Bruits de feuilles, applaudissements (ce qui n’arrive normalement qu’en fin d’année pour le dernier cours). C’est fini pour aujourd’hui. La presse locale est en train de recueillir les réactions des étudiants chanceux. Alain Juppé le professeur a déjà disparu.

Estelle Maussion
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