Alain Juppé renonce à briguer un siège de député en Gironde

« J’ai décidé de ne pas être candidat dans la deuxième circonscription », a déclaré avec sérénité, Alain Juppé ce midi. « Le nouveau Président de la République a affiché sa volonté de mettre fin aux cumuls de mandats rapidement, je pense qu’il tiendra cet engagement s’il gagne les élections législatives. C’est la raison pour laquelle et quoi qu’il m’en coûte, j’ai décidé de ne pas être candidat dans la deuxième circonscription », a-t-il justifié. Cette décision est mûrement réfléchie. « Nos concitoyens comprennent de moins en moins les cumuls de mandat. J’en ai déjà fait l’expérience en 2007 », a-t-il rappelé.

Alain Juppé veut se concentrer sur les municipales en 2014
D’autant que les scores de François Hollande sur cette deuxième circonscription (59,41% des voix) ne peuvent guère l’inciter à l’optimisme. Alain Juppé reconnaît d’ailleurs une « poussée importante de la gauche en Aquitaine, en Gironde et à Bordeaux ». Selon lui, cela s’explique par la puissance de l’implantation territoriale du Parti socialiste. Peut-être, le ministre des Affaires étrangères, qui a soutenu jusqu’au bout Nicolas Sarkozy en tout point, craignait que les Bordelais lui reprochent d’être trop lié à l’ancien Président. Pour autant, le maire de Bordeaux a prévenu, il ne « fuit pas le combat ». Il recentre ses priorités, à savoir l’élection municipale en 2014. Sans oublier, une autre mission qui lui est chère, celle de préserver l’unité de l’UMP, un parti qu’il a fondé. En la matière, il sait que la tâche sera difficile et qu’en cas de divisions, la défaite pourrait être lourde aux législatives. Pour le remplacer, il a proposé au bureau politique de l’UMP le nom de Nicolas Florian, ce qui a été approuvé à l’unanimité. Actuellement, secrétaire départemental de l’UMP, il est également élu municipal et vice-président de la communauté urbaine. « Il incarne la jeunesse et le renouveau. Je m’engagerai à fond pour son élection, comme sur les onze autres circonscriptions. La priorité c’est la bataille des élections législatives », a-t-il martelé. Nicolas Florian s’est dit « déterminé », tout en étant lucide sur le fait qu’il s’agit d’une « circonscription difficile ». « Je ferai campagne sur les travers du programme de François Hollande et la nécessité de ne pas donner tous les pouvoirs, nationaux et locaux au PS », a-t-il indiqué. De son côté, Michèle Delaunay s’est déclarée « heureuse qu’Alain Juppé revienne au non cumul des mandats après quelques années de tergiversation » et relève que Nicolas Florian n’est pas connu des Bordelais. « C’est un parachutage », estime-t-elle. Une chose est sûre, politiquement, Alain Juppé ne serait pas remis d’une nouvelle défaite aux législatives.

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