Alain Caillé : Le convivialisme, une piste inexplorée


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Alain Caillé : Le convivialisme, une piste inexplorée

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 08/04/2016 PAR Emmanuelle Diaz

L’association bordelaise « Les bruits de la rue » a accueilli ce 7avril, Alain Caillé, sociologue et père du convivialisme. « Une invitation qui ne pouvait pas mieux tomber », selon le professeur, eu égard aux différentes crises (Panama Papers, manifestations contre le loi El Khomri…), autant d’exemples révélateurs de la mauvaise santé de notre société. Une société dont les principales difficultés actuelles tiendraient essentiellement au fait que  « les grands récits (libéralisme, socialisme, anarchisme, communisme…) ne sont plus à la mesure de l’époque car ils ont toujours imaginé leur développement dans le cadre d’une seule nation ». Or les problèmes sont aujourd’hui, pour la plupart, transfrontaliers voire mondiaux. Deuxième écueil : leur certitude que les différentes crises et guerres sont dues au fait de ne pouvoir satisfaire tous les besoins matériels. Le manque créant des rivalités et donc des conflits. Une situation devenue inextricable dans un monde matérialiste où le désir de profit règne en maître.

Des solutions alternatives« Dans les années 80-90, on s’est réjoui de la mort des grandes idéologies », précise-t-il, « cette disparition n’est pas une chance mais une catastrophe car nous ne pouvons plus inventer l’avenir ». C’est ainsi que naît, au début des années 80, le convivialisme, une nouvelle approche des rapports humains, et donc de la société, basée sur le principe que l’être humain n’est pas qu’un « homo economicus » dont la satisfaction se résumerait à l’accumulation de toujours plus de biens, mais un être plus complexe, plus motivé par le désir de reconnaissance que par l’envie de posséder toujours davantage.
Une théorie pour le moins révolutionnaire et encadrée par quatre règles fondamentales : l’intérêt pour soi, celui pour autrui, l’obligation de donner, et le principe de liberté et de créativité ; ce qui implique une société où règne le principe de commune humanité (pas de discrimination entre êtres humains), celui de socialité (affirmant la nature profondément sociale de l’homme), la reconnaissance de notre singularité et enfin, le principe de maîtrise de l’opposition. Et ce afin d’aboutir à une société où l’on pourra « s’opposer sans se massacrer, et se donner sans se sacrifier » selon la formule de Marcel Mauss, inspirateur de ce courant de pensée et dont le nom a servi d’acrostiche à la revue Mouvement Anti-Utilitariste en Sciences Sociales fondée par Alain Caillé. Une nouvelle approche de la société à l’échelle mondiale dont on retrouve tous les détails sur le site www.lesconvivialistes.org

Le cas de la FranceL’Hexagone demeure cependant un cas particulier aux yeux d’Alain Caillé ; un pays notamment victime d’un élitisme exacerbé et où il importe avant tout de recréer un lien social. La subordination de toute la vie politique française à l’élection présidentielle étant, par ailleurs, catastrophique, tout se résumant à la fabrication d’écuries pour accéder au pouvoir tous les cinq ans. La création d’une quatrième chambre (après le Sénat, l’Assemblée Nationale et le Conseil Économique et Social) regroupant des citoyens tirés au sort pour discuter de tous les grands sujets fondamentaux, tant à l’échelle locale que nationale, fait partie des idées lancées par le mouvement. Un projet politique convivialiste est actuellement en cours de création et sera publié dans un livre qui sortira en juin prochain aux éditions « Le Bord de l’eau ».

A noter deux ouvrages déjà publiés aux éditions Le  Bord de l’eau: « Le convivialisme en dix questions » par A.Caillé et du même auteur : « Pour un manifeste du convivialisme ».

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