Agroécologie : La Région va financer la prise de risque


Vitrine des productions de l'agriculture néo-aquitaine dans toute leur variété, le Salon de l'agriculture de Paris est aussi un des rendez-vous phare de la Région pour affirmer son ambition en matière agricole, et faire des annonces.

Deux hommes assis à une table micro en mains : Jean-Pierre Raynaud, vice président de la région et Luc Servant, Président de la Chambre d'agriculture de Nouvelle-AquitaineSolène MÉRIC | Aqui

Jean-Pierre Raynaud, vice président de la Région Nouvelle-Aquitaine et Luc Servant, Président de la Chambre d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine lors d'une conférence de presse commune au Salon de l'agriculture de Paris

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 03/03/2023 PAR Solène MÉRIC

Même lieu, même place. C’est, comme chaque année, sous le hall 1 du Salon International de l’agriculture, le hall dédié à l’élevage, que la Région Nouvelle-Aquitaine implante son stand institutionnel. Un stand à la fête en ce 1er mars, Journée de la région Nouvelle-Aquitaine. Jour de fête mais aussi pour la Région, l’occasion de présenter ses ambitions et politiques en matière agricole. Alors que la nouvelle PAC 2023-2027 a démarré au 1er janvier, le rendez-vous parisien a ainsi permis à Jean-Pierre Raynaud, vice-président en charge de l’agriculture, de présenter le programme stratégique régional (au budget total de 230M€) qui vient mettre en œuvre la compétence de la Région dans la gestion des fonds européens dédiés à l’agriculture et au développement rural, en ajout de fonds régionaux. Autant de sujets abordés en amont des annonces ministérielles et régionales concernant la crise de la viticulture bordelaise.

1000 nouvelles installations chaque année

Précisant en préambule que les aides liées aux mesures environnementales surfaciques « sont remontées au niveau national », c’est la Région qui a désormais la compétence en matière de renouvellement des générations agricoles ; « le plus grand défi à relever » pointe Jean-Pierre Raynaud. Une prise en main de cette compétence qui se traduit par la volonté d’ouvrir les aides à l’installation aux plus de 40 ans, tout en les conditionnant à l’aune de la transition agroécologique. Chaque année, « 1000 installations de jeunes et de nouveaux agriculteurs  » sont ainsi visées. Budget total sur ce volet : 28 M€.

Sur ce même défi, il ajoute que 36 M€ sur la programmation (5ans) seront dédiés à faire des lycées agricoles et de leurs exploitations de véritables « laboratoires de la transition agroécologique ». En parallèle de cet accompagnement autour du renouvellement des générations, est également prévu un accompagnement pour l’installation de vétérinaires ruraux. Bien des campagnes connaissent des déserts vétérinaires préjudiciables aux éleveurs et au bien-être de leurs animaux.

Une mesure phare et nouvelle :  un forfait agro-environnemental de 18 000 € pour les exploitations qu’elles que soient leur nature et leur dimension

Si l’alimentation durable et de qualité est un autre enjeu de ce PSR, le troisième est celui de la transition agroécologique, « avec la sortie des pesticides et les mesures d’atténuation du changement climatique, dans la droite ligne de la feuille de route Néo Terra », pointe l’élu. Dans ce sens il annonce « une mesure phare et nouvelle :  des mesures agro-environnementale forfaitaires de 18 000 € pour les exploitations, quelles que soient leur nature et leur dimension ».

Déconnectées des surfaces, ces mesures prennent la forme d’un appel à projet tout juste lancé par la Région. Sur les 5 ans à venir, 1 000 exploitations devraient ainsi pouvoir en bénéficier. « Concrètement, l’objectif est de réduire de 15% les émissions de gaz à effet de serre par exploitation au regard d’un diagnostic carbone initial réalisé sur la ferme ». Afin d’aider l’exploitation à s’adapter au changement climatique et à mettre en œuvre ou poursuivre sa transition, la Région verse un acompte de 10 000€, complété de 8000 € au bout de 5 ans si l’objectif est atteint.

Enthousiasme de la profession

Une mesure qui provoque l’enthousiasme du président de la chambre régionale d’agriculture, Luc Servant : « cette mesure était attendue par la profession car pour changer les pratiques, il faut accompagner la prise de risques de l’agriculteur. Jusque-là il n’y avait pas d’outil financier pour accompagner ce risque. C’est d’autant plus intéressant que derrière ce changement, c’est toute l’exploitation qui va bouger, les émissions de CO2 mais aussi, derrière, le travail du sol, la biodiversité,… », illustre-t-il. Citant la récente création de Association Carbone CLimat Environnement Nouvelle-Aquitaine (ACCLENA), qui échange et accompagne les acteurs agriculteurs et forestiers sur la thématique du bas carbone, Luc Servant, l’assure, « l’agriculture sera au rendez-vous de la neutralité carbone à 2050 ».

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