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PUBLIÉ LE 12/02/2011 PAR Solène MÉRIC« Bienvenue à la ferme », « Accueil paysan », « Idoki », « Marché de producteurs de pays », la route de la noix… Tous ces noms résonnent la campagne, le terroir et la gastronomie. Tous ces noms sont ceux de quelques-uns des réseaux agritouristiques d’Aquitaine. Au total, sur le territoire aquitain, les activités liées à l’agritourisme concernent plus de 2300 exploitations, soit une quinzaine de réseaux. Accueil et séjours à la ferme, itinéraires gourmands, marchés de producteurs ou encore des lieux de découverte de la gastronomie, et des savoirs faire, la découverte du monde agricole passe par mille et une activités.
Rétablir une communication entre consommateurs et producteurs
Démonstrations concrètes de la capacité d’accueil du grand public par les agriculteurs, ces réseaux touristiques sont l’occasion pour les visiteurs de découvrir ou redécouvrir une agriculture à la fois moderne et innovante, mais toujours porteuse de valeurs rurales traditionnelles. Cela dit, au-delà du rétablissement d’une communication à double sens entre producteurs et consommateurs, l’agritourisme c’est aussi, l’apport d’une valeur ajoutée sur les exploitations et donc des revenus supplémentaires pour les agriculteurs concernés. Elisabeth Uminski rappelle en effet que « si autrefois l’agritourisme était une activité complémentaire sur une exploitation, désormais pour certaines d’entre elles, c’est devenue l’activité principale. »
Le réseau agritouristique: « une force pour les producteurs »
Parmi les nombreux réseaux existant, le réseau « Bienvenue à la ferme », soutenu par les Chambres régionale et départementales compte quelques 6000 agriculteurs adhérents au niveau national dont 633 en Aquitaine. Au sein de ce réseau, quatre types de prestations peuvent être proposées aux visiteurs : l’hébergement, la gastronomie, le loisir, notamment avec les fermes pédagogiques, ou encore des prestations de services comme par exemple la location de salles.
Pour les agriculteurs faire partie d’un réseau, « c’est une véritable force » explique Elisabeth Uminski. En plus de garantir une valorisation en termes de qualité pour leur client, puisqu’ils sont soumis à une charte éthique et à des règles de bonne conduite, « ils bénéficient d’outils de communication mutualisés comme les sites internet du réseaux, de contrôles réguliers et de conseils sur leur activité ». Le réseau est en outre, au côté des organismes professionnels agricoles, un moteur « de réflexions sur l’agritourisme, et son développement ».
Penser en termes de « cibles clients »
Une activité agritouristique pèse en moyenne 30 % du chiffre d’affaires global d’une exploitation. Des considérations qui n’échappent pas aux jeunes agriculteurs, puisque « entre 15 à 20 % des nouvelles installations dans la région ont une vocation touristique marquée». Dans un tel contexte, et au regard de l’enjeu de l’amélioration des revenus des agriculteurs, la question de la professionnalisation de ces derniers dans le domaine touristique n’est pas anodine. Elisabeth Uminski le confirme, « par le biais de l’agritourisme, les agriculteurs entrent dans le marketing et la communication. Ils savent qu’ils ont de la concurrence, ils doivent donc entrer dans des réflexions différentes que celles qu’ils avaient avant, penser en termes de « cibles clients »… La question, est, désormais de savoir si la démarche de professionnalisation doit uniquement être touristique ou bien si le cadre agricole de ce tourisme doit être pris en compte dans les réflexions ». Des questions qui semblent, en effet, bien loin des préoccupations purement agricoles, mais dont les réponses pourtant, seront décisives dans les réflexions en cours sur l’avenir du monde agricole, et rural.
Solène Méric
Photo: Aqui.fr
