Maraîchage : la fraisiculture recrute 2000 saisonniers en Nouvelle-Aquitaine


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 26/03/2020 PAR Anne-Lise Durif

Alors que les premières fraises arrivent, les producteurs neoaquitains vont avoir un besoin immédiat de saisonniers d’ici la semaine prochaine, pour les quatre semaines à venir. « Pour notre région, nous aurions besoin de 2000 personnes dès la semaine prochaine pour la récolte des ciflorettes et des gariguettes », estime le président de l’association des organisateurs de productions de fraises de France, Xavier Mas, lui-même basé dans le Lot-et-Garonne.  « Les besoins vont être très variables selon les exploitations et leurs types de productions : ouvert ou sous serre, en plein champs ou hors sol. Les besoins vont être en priorité sur les fraises sous abris, mais nous avons aussi quelques fraises en plein champs qui vont arriver sous peu à maturité ». Les besoins concernent majoritairement la cueillette. Il faut remplacer la main d’œuvre étrangère habituelle, qui n’a pas pu venir à cause des mesures de confinement et de fermeture des frontières. Elle représente 50% à 60% des saisonniers agricoles d’ordinaire. Les stations fruitières de conditionnement auront également quelques besoins pour préparer et emballer les produits, en particulier pour remplacer les 10 à 20% de salariés qui sont arrêtés pour raisons parentales ou médicales.

L’appel aux travailleurs entendu

 « L’appel national a été entendu. Depuis, on reçoit beaucoup de candidatures de personnes en chômage technique ou partiel et des étudiants qui veulent travailler », constate Gilles Bertrandias, directeur général de la société Rougeline, qui a lui-même besoin d’une cinquantaine de personnes dès la semaine prochaine sur son exploitation lot-et-garonnaise. Les 230 producteurs de la marque et ses 6 coopératives réparties dans tout le sud de la France, d’est en ouest, comptent également recruter plusieurs centaines de saisonniers dans les prochaines semaines. « En soi, les mesures barrières ne sont pas compliquées à adapter, et il y a suffisamment de distance entre les rangées pour éviter que les ramasseurs soient trop près », estime Gilles Bertrandias, qui s’attend à une baisse de productivité : « elle ne sera pas liée à cette réorganisation, mais plutôt au manque d’expérience et donc d’exécution des gestes, mais c’est mieux que rien dans cet état d’urgence ! »  

Vers une baisse de la production?

La filière s’attend déjà à enregistrer quelques pertes de ses récoltes, et la baisse de rendement n’y sera pour rien : les consommateurs ne sont pas au rendez-vous. « Les gens se sont rués dans les supermarchés les premiers jours des mesures pour acheter des produits qui se conservent, et depuis mercredi dernier, on a très peu de demande en produits frais », explique Xavier Mas. Après avoir perdu environ 30% de son chiffre d’affaire avec la fermeture des restaurants et l’arrêt des marchés et activités des grossistes, la filière ne peut plus compter que sur la grande distribution pour écouler ses produits.  «La majorité des grandes et moyennes surfaces ont joué le jeu de la solidarité en basculant leurs achats sur des fraises 100% françaises, mais si la clientèle ne répond pas présente dans les prochaines semaines, nous allons vers des semaines compliquées. Les GMS ont elles-mêmes enregistré une baisse de fréquentation de 40 à 50% dès la semaine dernière. » Les recrutements de saisonniers seront donc également tributaires de la demande des consommateurs. Il en sera de même pour les tomates et les courgettes qui arriveront dans la foulée. Les besoins devraient donc logiquement grossir au fil de l’avancée dans la saison, mais « tout dépendra de la durée du confinement », estime Xavier Mas, qui espère un retour à la normal d’ici un mois.


 A Agen, les producteurs de fraise ont organisé un drive mercredi matin pour écouler leur production

 Après la fermeture des restaurants puis des marchés et détaillants, la filière fraise tente de trouver des solutions pour écouler sa production. Ce mercredi à Agen, une poignée de producteurs lot-et-garonnais ont organisé un drive sur la place Jasmin, en accord avec la municipalité / crédit G.Bertrandias

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