Agriculteurs-Non agriculteurs: le choc des terres !


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Agriculteurs-Non agriculteurs: le choc des terres !

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 24/04/2007 PAR Joël AUBERT

Il existe bien un rêve de campagne dans la tête des Aquitains. Vivent-ils en ville ou dans une zone urbaine qu’ils n’ont de cesse de filer vers des zones, moins peuplées, sans toujours bien mesurer les conséquences de leur choix. Mais les chiffres sont là: si les Anglais, et maintenant les Belges ou les Néerlandais, continuent d’acheter ce ne sont plus eux qui participent à l’irrésistible progression de la valeur des terres dans notre grande région. Ce sont, dans la proportion de 8 sur 10 les habitants d’ici, non agriculteurs, qui achètent et souvent très chers. Les plus jeunes recherchant semble-t-il la campagne, à l’est de la Gironde, des Landes ou des Pyrénées-Atlantiques, les moins jeunes lorgnant vers le littoral.

Les valeurs grimpent et les tensions naissent

En effet, si les surfaces vendues restent dans l’ensemble assez stables, de l’ordre de 50.000 hectares depuis cinq ans, et précisément de 47.243 ha en 2006 leur valeur explose. Elle augmenté de 60% depuis 2003, passant de I,058 milliard d’ euros en 2002 à 1,632 milliard d’euros en 2006 (voir graphique). Et, là ou le bât blesse, c’est que dans la même période de cinq ans, l’évolution entre les achats agricoles et non agricoles se creuse, surtout en valeur. D’un côté, la part des premiers régresse de 18% en surface et de 20,6% en valeur; de l’autre celle des non agriculteurs augmente de 7,4%en surface et de 83% en valeur! Des zones, et pas toutes forcément en Dordogne ou en Gironde, connaissent de très fortes tensions. C’est le cas notamment des Côteaux du Pays Basque où l’installation des jeunes agriculteurs ne se dément pas mais est rendue plus délicate, compte tenu de la progression spectaculaire du prix des terres. Les Safer dont la vocation est de contribuer à maintenir une agriculture vivante n’hésitent pas à y engager des procédures et à faire jouer leur droit de préemption. Mission souvent aléatoire car le danger, pour elles, serait d’acheter à des prix très élevés pour les revendre à bas prix.

Des raisons existent de croire qu’un certain équilibre reste encore possible entre les différents usages. Pierre Pouget le nouveau directeur régional entouré de ses deux présidents, d’Aquitaine Atlantique et de Garonne Périgord, défend ce qu’il appelle l’intérêt « d’une démocratie foncière », les Safer auprès des collectivités locales ayant un rôle essentiel pour que vive un dialogue entre usagers. Question d’autant plus cruciale que, malgré la qualité et la diversité de l’agriculture du sud-ouest, les départs à la retraite en libérant des exploitations, vont donner à la question des transmissions une très grande importance, dans ce contexte de spéculation foncière. Sans oublier l’impact de nombreux grands projets d’infrastructures où les Safer vont jouer un rôle d’anticipation. Tel est le cas aujourd’hui pour la future A 65 Pau-Langon où 220 hectares ont été stockés dans les Pyrénées-Atlantiques et 90 dans les Landes; des perspectives de remenbrement étant ainsi rendues possibles. Tel sera sans doute le cas demain pour la Ligne à Grande Vitesse Bordeaux-Espagne.

J.A

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