L’agneau de lait des Pyrénées veut gravir le mont notoriété


Traditionnellement privilégié par la restauration, l'agneau de lait des Pyrénées s'est invité à la table des familles à la faveur de la crise Covid. Mais le développement de la filière régionale reste exposé à de fortes variations.

Agneau de lait des PyrénéesAREOVLA

Dans l'idéal, l'objectif de vente d'agneaux de lait des Pyrénées est fixé à 30 000 par an d’ici deux à trois ans.

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 05/04/2023 PAR Juliette Huard

A  l’approche des fêtes de Pâques, le drive façon agneau de lait des Pyrénées a repris en Gironde, dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques. Le drive et le site sont les canaux qui ont été développés pour commercialiser le produit pendant la pandémie, et pallier à l’époque, la fermeture des restaurants. Contrairement aux autres filières, l’agneau de lait des Pyrénées concentre historiquement 70 % de ses débouchés dans la restauration. Pour seulement 10 % en boucherie et 20 % en grande surface. « C’est la solution qui a été mise en place pour faire face aux difficultés, alors que les bergeries étaient remplies,» retrace David Carpentier, animateur de l’AREOVLA (Association Régionale des Éleveurs Ovins Viande et Lait d’Aquitaine) ainsi que de l’organisme de défense et de gestion (ODG) de la filière Agneau de lait des Pyrénées IGP et Label Rouge.

Ce drive s’organisait primairement dans une cinquantaine de points de livraison à l’occasion de tournées sur les trois départements de la Nouvelle-Aquitaine. « En 2020, entre avril et mai, pour les seules Pyrénées-Atlantiques, 3000 agneaux de laits des Pyrénées ont pu être écoulés en vente directe et locale », se souvient David Carpentier. Apparaissant comme une évidence, l’initiative a été reconduite et étendue à toute la France par l’intermédiaire d’un service d’expédition et de livraison à domicile.

La commercialisation diminue très fortement. On remarque bien la volubilité du consommateur qui est retourné à d’autres modes de consommation

Mais le contexte a changé depuis. « En 2022, c’est tombé à 1200 agenaux. Et cette année, je pense que l’on fera entre 800 et 1000, prévoit David Carpentier. La commercialisation diminue très fortement. Pourtant on met des moyens croissants chaque année. Mais le consommateur est retourné à d’autres modes de consommation.»

Battle des Chefs, cahier de vacances et forfaits de ski

Le drive et le site font ainsi partie d’une stratégie de communication destinée à faire redevenir l’agneau de lait des Pyrénées, « roi dans son royaume » et surtout faire vivre la filière « qui a peu de moyens. Contrairement au piment d’Espelette, les visiteurs ne pensent pas forcément à l’agneau de lait des Pyrénées lorsqu’ils viennent dans la région. Il est pourtant là depuis 5000 ans, tandis que le piment d’Espelette depuis 300 ans », souligne David Carpentier.

Jusqu’au 31 janvier dernier, les 70 premières personnes qui commandaient sur le site, se voyaient offrir un forfait de ski à Arette. Dans la même logique, une Battle des Chefs avait lieu le 30 janvier dernier. À l’origine destinée à des chefs bordelais, elle s’est généralisée à l’Hexagone. Le principe : envoyer un morceau d’agneau de lait des Pyrénées aux différents chefs, faire la recette, prendre le plat en photo. Puis, organiser un jeu concours sur les réseaux sociaux, poster les photos et solliciter les gens pour voter. Les votants ont pu recevoir un déjeuner ou un dîner dans un des restaurants participants.

À l’été 2022, un cahier de vacances gratuit et numérique fondé sur la mascotte, « Lenny l’agneau de lait des Pyrénées », était mis en place pour les familles en vacances dans la région.

Cycle naturel des brebis oblige, les brebis sont mises à la reproduction au printemps et mettent bas en automne. Dans cette perspective, les agneaux ne peuvent être commercialisés qu’entre novembre et mai. « On ne profite pas de la période estivale et touristique. On se replie donc sur les familles en faisant des partenariats avec les campings locaux et les offices de tourisme », explique David Carpentier. L’enjeu consiste aussi  à toucher un public plus jeune : « Nos consommateurs ont en moyenne 50 ans. »

On gagne un à deux points de notoriété chaque année. Cela est très long

En ce qui concerne les éleveurs, s’il y a eu émulation lors du lancement du drive et des autres initiatives, cet enthousiasme s’est vite transformé en habitude, « à tel point que nous avons du mal à recruter pour certaines tournées », souligne David Carpentier. Malgré la stratégie de communication déployée, l’agneau de lait des Pyrénées exige un travail de longue haleine pour se faire mieux repèrer. « On gagne un à deux points de notoriété chaque année, tandis que des élevages font face à des urgences économiques. Sans cette stratégie de communication, ce serait problématique », témoigne David Carpentier.

 L’agneau de lait des Pyrénées et sa particularité…

L’agneau de lait des Pyrénées est une viande d’exception issue de trois races ancestrales et locales: Manech à tête noire, Manech à tête rousse et race basco-béarnaise. Exclusivement nourri au lait de sa mère par tétée au pis, ses conditions d’élevage lui certifient deux labels : IGP (indication géographiquement protégée) pour un savoir-faire ancestral et un terroir de production, et Label Rouge pour une qualité supérieure. Ces conditions d’élevage pratiquées par 620 éleveurs à travers la région, offrent aussi « un goût plus léger et une plus grande tendreté que l’agneau consommé habituellement », assure David Carpentier.


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