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PUBLIÉ LE 06/05/2011 PAR Nicolas CésarL’affaire remonte au 1er septembre dernier. Le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, cherchait à savoir qui avait informé le journal « Le Monde » d’une perquisition opérée chez la milliardaire, Liliane Bettencourt, dans le contexte d’une procédure pour abus de faiblesse lancée par sa fille. A cet égard, il avait ouvert une enquête contre Isabelle Prévost-Desprez, présidente du tribunal correctionnel de Nanterre pour violation du secret professionnel. Derrière cette enquête se cachait en vérité un conflit de personnes. Leur inimitié est de notoriété publique. L’examen des factures de téléphones portables par les policiers avait mis au jour des échanges de textos entre Isabelle Prévost-Desprez et un journaliste du « Monde ». Le quotidien avait alors déposé une plainte contre Philippe Courroye.
Violation de la protection des sources des journalistes
Les magistrats de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux ont donc suivi les réquisitions du parquet général en annulant les pièces sur lesquelles l’instruction avait été fondée, à savoir des factures de téléphone portables de journalistes du « Monde ». Ils ont estimé que la saisie était contraire aux dispositions de la loi sur la protection des sources des journalistes. Selon eux, le juge Courroye a violé et la loi du 4 janvier 2010, celle sur la presse du 29 juillet 1881, et la Convention européenne des droits de l’Homme. Le parquet de Nanterre, interrogé par l’AFP, n’a fait aucun commentaire sur cet arrêt. Les juges de Bordeaux ont désormais le choix : soit continuer l’instruction dans l’affaire Bettencourt ou se prononcer pour un non-lieu à défaut de preuves tangibles.
Crédit photo : Ré-So.net
