Affaire Bettencourt : le sort de Patrice de Maistre au coeur de la campagne présidentielle


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Affaire Bettencourt : le sort de Patrice de Maistre au coeur de la campagne présidentielle

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 29/03/2012 PAR Nicolas César

L’audience publique a duré près de deux heures, en présence de Patrice de Maistre aujourd’hui à Bordeaux. Le parquet général a demandé le maintien en détention. La décision a été mise en délibéré et sera rendue vendredi matin. A moins d’un mois du premier tour de l’élection présidentielle, l’enquête des juges sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 dérange. D’ailleurs, François Fillon s’est « étonné » de la détention de Patrice de Maistre, avant de retirer ses propos… « Il y a quand même des coïncidences: à chaque fois que François Hollande est un peu en difficulté dans les sondages, on trouve de nouvelles affaires qui naissent et qui réapparaissent », a déclaré le Premier ministre, sur France Inter. L’opposition de gauche somme le chef de l’Etat de s’expliquer tandis que l’UMP, son parti, souligne que les accusations sont infondées. Le candidat socialiste à l’élection présidentielle, François Hollande, a invité le Premier ministre à « laisser la justice travailler en toute indépendance et en toute sérénité ». « Un Premier ministre doit maîtriser son langage comme d’ailleurs un président de la République et quand il s’agit d’une enquête menée par la justice, il n’y a rien à dire et rien à commenter », a-t-il dit en marge d’un déplacement à Montpellier.

Quels liens entre cette mise en examen et la campagne présidentielle ?
Si Patrice de Maistre restait en prison, ce serait une mauvaise nouvelle pour la droite, qui semble s’inquiéter des répercussion sur la campagne présidentielle. Le juge d’instruction bordelais Jean-Michel Gentil examine actuellement des retraits d’espèces de 800.000 euros en Suisse à la veille de l’élection de 2007, et ses liens avec Eric Woerth, alors trésorier de l’UMP et de la campagne Sarkozy. N’oublions pas que l’ancien homme de confiance de l’héritière de L’Oréal était à l’époque des faits membre du « premier cercle » regroupant les donateurs fortunés de l’UMP. Une « commission rogatoire » du juge Gentil à Genève a fait apparaître des retraits en espèces ordonnés par Patrice de Maistre sur la fortune Bettencourt en Suisse de quatre millions d’euros au total entre 2007 et 2009, dont deux retraits de 400.000 euros chacun au premier semestre de 2007, le 5 février et le 26 avril. A la fin de l’audience, s’exprimant d’une voix remplie de sanglots, Patrice de Maistre, 63 ans, s’est déclaré « sous le choc » après cette incarcération. « Je n’ai rien fait de ce qui m’est reproché. Ce que je n’ai pas fait c’est arrêter un système qui existait depuis 40 ans. C’aurait été plus facile pour moi de le dénoncer », a-t-il confié. « L’essentiel de la saisine du juge des libertés et de la détention repose sur les concomitances entre certaines sommes revenues de Suisse et ses soi-disant rendez-vous avec (Eric) Woerth, l’ancien trésorier de l’UMP. Or nous n’avons jamais été interrogés ni mis en examen sur ces faits », a souligné l’un de ses avocats, Me Pierre Haïk. « Personne ici ne peut douter de la concomitance entre cette convocation de M. de Maistre et la campagne » électorale en vue de la présidentielle, et « il est anormal que M. de Maistre en subisse les conséquences », a-t-il conclu. Demain, les juges bordelais se prononceront sur une éventuelle remise en liberté de Patrice de Maistre et donneront ainsi un nouveau tournant à cette affaire, qui nous promet des rebondissements.
Crédit photo : Aqui!

Nicolas César

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