Aérocampus Aquitaine garde « un temps d’avance »


A Latresne, Aérocampus Aquitaine, le campus dédié à la formation en maintenance aéronautique tenait son assemblée générale ce jeudi 20 mai. L'occasion d'un point sur 2020 et 2021

Assemblée générale Aérocampus Aquitaine du 21 mai 2021Aqui.fr

Assemblée générale Aérocampus Aquitaine du 21 mai 2021

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 25/05/2021 PAR Solène MÉRIC

« Aérocampus est positionné sur le secteur aéronautique et sur les séminaires. Il n’y a pas pire en cette période de crise sanitaire », constatait lucide, Jérôme Verschave, son directeur général à l’occasion de l’Assemblée Générale de la structure le 20 mai dernier. Pour autant, avec un chiffre d’affaires en recul de 30%, Aérocampus ne s’en est « pas si mal tiré » en 2020. Et quelques bonnes perspectives sont à l’oeuvre pour l’année en cours bien que toujours marquée par la crise sanitaire et ses incertitudes. Loin d’être à l’arrêt, le campus de Latresne nouvellement labellisé Campus des métiers et des qualifications d’excellence, a en effet encore, malgré la période difficile, pas mal de beaux projets dans les cartons. Un drôle de contexte pour une année 2021 qui marque les 10 ans de la structure. Crise sanitaire oblige, la fête aura lieu en septembre.

Ce qui a « sauvé » 2020 pour Aérocampus Aquitaine, c’est que l’impact de la crise sanitaire a été plus nuancé que ne le craignaient les responsables du site en début d’année. Si les activités autour des séminaires, hôtellerie et restauration ont sans surprise été mises à plat avec une baisse de chiffre d’affaires de l’ordre 70%, d’autres ont mieux résisté que prévu ou se sont « rattrapées lors du dernier trimestre ».

Formation:  » Les industriels ne nous ont pas lâchés « 
Sur la formation initiale, même si on note une légère baisse du nombre d’apprentis, Jérôme Verschave tient à le souligner : « les industriels, comme Sabena, qui a beaucoup d’apprentis chez nous, ne nous ont pas lâchés. Globalement les grands groupes, mais aussi les PME, ont fait le choix de continuer à parier sur l’avenir. Ca se comprend : la formation d’un mécano aéronautique, c’est sur 5 à 8 ans ».

Le constat est donc peu ou prou le même sur la formation continue. Après s’être arrêtée nette au milieu du premier semestre, au départ du premier confinement, la reprise a été « belle » en fin d’année. Là encore, ce sont des partenaires fidèles, et de poids, qui sont cités : AHTS (Airbus Hélicoptère), Dassault Aviation, avec un programme de maintien en compétence de l’ensemble des ajusteurs cellule des sites de production français du groupe. Autres exemple, la poursuite du développement de l’activité du pôle câblage situé à Saint-Médard-en-Jalles en partenariat avec l’AFPA.

Enfin, sur les formations continues à l’international, « l’activité s’est beaucoup calmée en 2019 et 2020. Au regard de la situation sanitaire, on vient de rapatrier le personnel Dassault et Aérocampus qui était sur place », indique Jérôme Verschave. Conséquence : « Nous n’avons actuellement plus aucune activité opérationnelle à l’international ». Mais, bonne nouvelle, une douzaine de contrats sont en cours pour un nouvel élan dès cette année.

Maintenance des drones : une  » formation unique en France « 

Avec l’ambition pour Aérocampus « d’avoir un temps d’avance sur les autres centres de formation », selon l’expression de son directeur général, les investissements et projets ne sont quant à eux pas à l’arrêt non plus. Des achats d’outils pédagogiques sont par exemple en cours pour équiper le futur pôle avionique du site, lui-même livré avec une poignée de mois de retard, en décembre prochain (pour un investissement total de 60 M€). Des cabines feu et fumée devraient également bientôt être mises en place afin de pouvoir proposer des formations de sécurité, obligatoires pour le personnel navigant. Un nouvel éventail d’offres de formation à destination du personnel navigant que compte désormais déployer à long terme Aérocampus, et qui viendra ainsi compléter une première offre de formation « Finest silver service » lancée en mars dernier visant le personnel de l’aviation d’affaires pour un service haut de gamme.

Autre marqueur de la dynamique d’un Aérocampus précurseur dans son domaine : le lancement prochain avec l’Education nationale d’une Formation complémentaire d’initative locale (FCIL) « Maintenance des drones ». « C’est une formation unique en France, et qui est très suivie par le Ministère, parce que très innovante » assure le représentant de l’Education nationale venu pour sa présentation. Objectif de cette formation accessible post-bac : « former des techniciens en maintenance de drones qui exercent en autonomie dans des entreprises ou des services de maintien en conditions opérationnelles de flottes de drones ». Par drone sont ici tant visés les drones sous-marins, marins, terrestres ou aériens . Au total 360 heures de formation et 8 semaines de stage. Au regard de la multiplication de l’utilisation de drones, tout secteurs confondus, les débouchés professionnels sont assurés. Si cette formation est pour l’heure expérimentale parce que inédite sur le territoire national, elle a sans doute de beaux jours devant elle en Nouvelle-Aquitaine comme ailleurs…

Côté projet encore, l’assemblée générale de la structure a permis la signature d’un protocole d’accord entre Aérocampus Aquitaine et la Fédération Nationale des Métiers de la Natation et du Sport. Le centre de formation de la FNMNS va en effet créer une antenne à Latresne équipée d’un bassin modulable d’une longueur de 25 mètres. L’objet du protocole d’accord est de permettre à Aérocampus et au membres de son cluster de bénéficier de l’équipement pour les formations qui y sont (ou seront) développées, et notamment des formations en lien avec la sécurité. En contre-partie, les stagiaires suivant les formations assurées par le centre de formation de la FNMNS pourront bénéficier des hébergements et du service de restauration d’Aérocampus.

Une journée « portes ouvertes » festive et musicale
Côté événementiel, si de nombreux rendez-vous et salons ont du être annulés ou reportés en 2020 et 2021, pour ce qui concerne l’ADS Show, Aérocampus a imaginé une nouvelle formule de rencontre : l’ADS Club. Lancé le 6 juillet prochain, l’objectif de ce Club est de « maintenir la communauté de la maintenance MCO Aéronautique et Défense mobilisée » à travers l’organisation de rendez-vous trimestriels. Au programme : débats, présentations d’innovation, rendez-vous B to B. Une trentaine d’entreprises s’y sont d’ores et déjà inscrites, souligne Jérôme Verschave. Une manière explique-t-il, « d’entretenir la flamme des acteurs du secteur » jusqu’au prochain ADS Show en 2022.

Pour ce qui est de la formation à la maintenance aéronautique, il y a déjà 10 ans qu’Aérocampus Aquitaine a allumé puis attisé la flamme sur le territoire régional et au-delà, entraînant avec lui tout un écosystème d’acteurs autour de la formation et de l’aéronautique. Un anniversaire que la structure compte bien célébrer au sortir de l’été. Rendez-vous est donc donné au grand public le dimanche 5 septembre pour une journée « portes ouvertes » festive et musicale dans le cadre qui plus est du festival Ouvre la voix. Un joyeux anniversaire réunissant passion de l’aéronautique et culture, qui permettra aussi, espérons le, de tourner la page de ces derniers mois tant préjudiciables à ces deux secteurs d’activité, bien différents l’un de l’autre mais tous deux essentiels chacun à leur manière.

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