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PUBLIÉ LE 11/04/2010 PAR Joël AUBERTUn moment rare aux allures de confessions du grand écrivain sud-africain, né dans une famille afrikaner et qui deviendra l’une des grandes figures de la lutte contre l’apartheid.
Brink dira combien, arrivant à Paris, dans les années 60, il reçut comme un choc mais aussi une sorte d’évidence la rencontre des étudiants noirs à la table desquels il pouvait s’asseoir dans les restaurants du quartier Latin. Il parlera, aussi, du pouvoir du langage qui l’a poussé vers l’écriture et évoquera, à ce sujet, cette unique phrase du jeune enfant hollandais déporté à Treblinka découverte au musée juif de Prague : « Là je n’ai jamais vu de papillon ».
L’auteur « d’ Une saison blanche et sèche », l’intellectuel engagé, s’attarde désormais sur cette violence endémique au cœur de la société sud-africaine ; il en cherche les raisons profondes dans cette terre que l’on avait crue sauver du pire par la seule grâce d’un homme, nommé Mandela. Et, à défaut de les trouver toutes car elles sont enfouies, aussi, au fond de l’âme humaine on croit comprendre, à l’écouter, que la haine, si longtemps accumulée, ne peut s’effacer comme par enchantement.
Photo : Seamus Kearney
J.A
