Chef de l’agence Gefco de Bordeaux, Hervé Marsollier était père de deux enfants, âgé de 46 ans. Visiblement, il était « usé » par le travail. Ce cadre a laissé un courrier qui l’a amené à ce « geste désespéré ». Dans sa lettre, il évoque des « objectifs intenables avec la perte de clients importants, l’animosité et les réflexions acerbes, et l’insuffisance des moyens commerciaux pour maintenir le chiffre d’affaires ». « Je me sens acculé et abandonné par Gefco, les premiers éléments de résultat de février sont mauvais et c’est pour ces raisons que j’ai décidé aujourd’hui de mettre fin à mes jours », a-t-il poursuivi. Ces derniers mois, quelques signes pouvaient laisser penser qu’il vivait mal sa situation. En février dernier, les « pressions » et « l’angoisse » l’avaient amené à consulter un médecin. Malheureusement, les médicaments prescrits n’ont pas suffi à calmer son anxiété, précise-t-il dans son courrier. La lettre a été adressée aux représentants de FO. Ses derniers mots ont été pour sa famille : « Je vous remercie de bien vouloir défendre les intérêts de mon épouse ».
FO soutient la famille
Dans un communiqué, la direction de Gefco a déclaré qu’elle « s’associait pleinement à la tristesse de la famille », soulignant la « carrière exemplaire » d’Hervé Marsollier au sein du groupe depuis 1995. Elle a aussi indiqué que c’était à la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) de déterminer si son suicide relevait de l’accident du travail et qu’une enquête de police était également en cours. De son côté, le syndicat FO Gefco a déclaré « accepté bien entendu la demande d’Hervé de tout faire pour que son suicide soit qualifié d’accident du travail, ce qui mettrait sa famille financièrement à l’abri ». Force est de constater que ces dernières années, ces suicides au travail se multiplient, ce qui doit nous interroger sur la place accordée à l’homme à l’humain dans les entreprises.
Nicolas César
Crédit photo : Gilles Devers