50 ans de la Loi Malraux, Aurélie Filippetti annonce une grande loi d’actualisation du droit du patrimoine


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50 ans de la Loi Malraux, Aurélie Filippetti annonce une grande loi d’actualisation du droit du patrimoine

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 15/11/2012 PAR Solène MÉRIC

Revenant sur les questions des arbitrages budgétaires, qui l’ont occupé jusqu’à récemment, «pas le plus agréable» précise-t-elle, Aurélie Filippetti  a profité de la tribune de ces rencontres nationales pour affirmer sa volonté de préserver le secteur du Patrimoine de toute coupe budgétaire. Pour preuve, elle a prévenu qu’à défaut de pouvoir être augmenté, «l’investissement dans les monuments historiques en 2013 serait identique à celui de 2012»  et que, malgré la chasse aux niches fiscales lancée par le Gouvernement, «le dispositif fiscal Malraux, particulièrement efficace, sera lui aussi maintenu». Deux décisions qui vont dans le sens de son ambition de « donner du sens » au ministère de la Culture en termes de préservation du patrimoine. Mais la Ministre entend également fortement impliquer son ministère dans la modernisation de l’encadrement juridique du patrimoine.

« Un grand débat intellectuel et juridique sur le droit du patrimoine »
C’est précisément pour répondre à cette ambition, qu’elle s’est  engagée ce jeudi à soumettre un projet de loi à la concertation interministérielle en 2013. Elaboré «dans la plus large consultation possible» ce projet de loi portera de « grandes ambitions sur tous les aspects de la protection du patrimoine dont l’archéologie préventive, les archives, les musées ou encore les secteurs sauvegardés ». Selon elle, 50 ans après la Loi Malraux, il est temps de mettre en œuvre « un grand débat intellectuel et juridique sur le droit de notre patrimoine».
Dans ces grandes lignes, ce projet de loi conciliera protection du patrimoine, paysages et développement des énergies nouvelles. «Il y a 50 ans il fallait sauvegarder, désormais nous pouvons trouver un équilibre entre protection et création artistique».

Avec ce projet de loi, Aurélie Filippetti souhaite également  mettre en place des outils juridiques permettant de sécuriser l’impact de l’inscription d’un patrimoine sur la  liste de l’UNESCO qui n’a pour l’heure aucune conséquence juridique en droit français. Autre intention affichée par la Ministre, « mieux articuler droit du patrimoine et urbanisme » en intégrant certaines dimensions du droit du patrimoine dans les documents d’urbanismes. Une manière pour les aménageurs de ne plus vivre le droit du patrimoine comme un censeur de projet, puisqu’intervenant à posteriori des procédures d’urbanisme.

La consultation autour de ce projet de loi sera également l’occasion de réfléchir à d’éventuels leviers permettant de mieux articuler droit du patrimoine et dimension sociale, et d’affirmer plus encore le patrimoine comme un élément de citoyenneté, de lien social et de développement du territoire.

Libourne : 20.000 visites en trois semaines, le succès de Pompidou Mobile

Aurélie Filippetti arrivant à Cap Sciences entre Bernard Alaux et Alain Rousset

A considérer la foule imposante et joyeuse qui attendait, sous un soleil éclatant, l’arrivée de la ministre de la Culture et de la communication dans l’enceinte de ce qui fut l’école de gendarmerie de Libourne, on comprend mieux pourquoi le Centre Pompidou Mobile a pu y accueillir quelques 20.000 visiteurs en l’espace de trois semaines. Un succès  dont, tour à tour, Philippe Buisson maire de Libourne, Alain Seban président du Centre Pompidou, Alain Rousset président du Conseil régional d’Aquitaine et bien sûr Aurélie Filippetti elle-même se sont félicités.

C’était une manière de pari, de « folie raisonnable », en effet, que d’entreprendre et réussir, à ce point, une déconcentration culturelle comme l’a souligné la ministre dans une ville de quelques 25.000 habitants. Le parti adopté par Pompidou mobile qui fait la part belle à la pédagogie, à des animations, des ateliers ouverts aux scolaires rend compte de cet engouement pour la découverte de l’art contemporain.

Dans la superbe  salle du manège dont Philippe Buisson souhaite qu’elle fasse l’objet du soutien de la direction des Bâtiments de France, Aurélie Filippetti devant pas moins de 500 personnes, a souligné l’importance qu’il y a à mettre en lumière pareil événement culturel, insistant par ailleurs sur ce qui lui tient le plus à coeur, l’accès des enfants, des scolaires à l’art, la culture.

Ce Pompidou Mobile libournais présent jusqu’au 24 janvier n’a pas fini de nous surprendre : et l’on sait déjà qu’il y aura un  «  après » puisqu’il accueillera, déjà, du 25 mars au 15 juin les quatre lauréats du prix Marcel Duchamp.

Aurélie Filippetti découvre Lascaux III à Cap Sciences

La ministre découvrant l'exposition Lascaux à Cap Sciences aux côtés du président de la Région Aquitaine Alain Rousset

La ministre de la culture a terminé son périple girondin en visitant, à Cap Sciences, l’exposition internationale de Lascaux III, qui fait étape à Bordeaux jusqu’au mois de janvier. Cette reconstitution ambulante, qui fera le tour du monde, met en scène un travail minutieux de reproduction de la grotte, fermée au public depuis 1963. La ministre n’est pas restée indifférente face à ce qu’elle a décrit comme « une œuvre remarquable et pédagogique, fidèle à l’original grâce aux nouvelles technologies mais, aussi, à l’intervention d’artisans et spécialistes, là où la machine est impuissante ». L’occasion se présentait pour elle de revenir sur la décision qui avait suscité une forte émotion en Dordogne, notamment de renoncer à l’engagement de l’Etat dans le projet Lascaux IV.

Pour ce qui est de Lascaux IV, centre d’art pariétal dont l’ouverture est espérée à l’été 2015, la ministre a réaffirmé sa volonté de réduire l’aide prévue par le gouvernement précédent qui, rappelle-t-elle une nouvelle fois, « avait pris des engagement hâtifs et mal évalués ». Mais l’État accompagnera bien le conseil général de Dordogne et la région Aquitaine, dans une « proportion raisonnable ». Une somme qui devrait s’élever à hauteur de 4 millions d’euros. La participation de l’Etat est d’autant plus nécessaire que Lascaux IV, à la différence de Lascaux II, l’actuel fac similé qui est très fréquenté, à proximité immédiate de la grotte, permettra de « sanctuariser celle-ci ». L’importance de la sauvegarde de ce patrimoine unique peut amener aussi, dans les futures lois de finances, une reconsidération de la participation de l’Etat à ce projet phare pour la Dordogne et son développement touristique.

 Vincent Feltesse nommé Président de la Mission de concertation sur l’avenir des écoles d’architectures

Aurélie Filippetti et Vincent Feltesse lors la visite d'Arc en Rêve

 A l’occasion de sa visite à Arc en Rêve Aurélie Filippetti a rendu publique la nomination de Vincent Feltesse, président de la Communauté urbaine de Bordeaux et président de la Fédération nationale des agences d’urbanisme, à la présidence du comité d’orientation de la concertation sur l’enseignement et la recherche en architecture qui sera installé le 20 novembre prochain.

Composé de 33 personnalités, ce comité d’orientation doit proposer à la Ministre en février 2013 une analyse prospective de l’enseignement et de la recherche en architecture.

Dans un communiqué le ministère précise que « cette concertation se déroulera à deux niveaux : national au sein de ce comité d’orientation, et territorial au sein de cinq grands pôles où les écoles échangeront avec leurs partenaires. Le réseau des 20 Écoles nationales supérieures d’architecture, placées sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Communication, constitue un réseau original d’établissements d’enseignement supérieur qui accueille 19 000 étudiants. Salué par l’Agence d’évaluation de la recherche (AERES) pour la qualité de ses formations, ce réseau s’interroge cependant sur son positionnement au moment où le monde universitaire se réorganise et organise lui-même ses assises de l’enseignement et de la recherche en architecture.

Il s’agit à l’issue de cette concertation de définir les voies et les moyens qui permettront de garantir et d’optimiser l’excellence de l’enseignement en architecture, qui doit se nourrir d’une recherche exigeante et de partenariats internationaux. Convaincue que l’architecture constitue une véritable école de la responsabilité, de la conscience citoyenne et de l’innovation, la ministre de la Culture et de la Communication a placé son enseignement au cœur des priorités du ministère. Elle souhaite ainsi conforter l’évolution des programmes des Écoles nationales supérieures d’architecture et renforcer l’attractivité du système de formation français » .

Joël Aubert
Maxence Peigné

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