17 novembre : la Nouvelle-Aquitaine voit jaune


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17 novembre : la Nouvelle-Aquitaine voit jaune

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Temps de lecture 8 min

Publication PUBLIÉ LE 17/11/2018 PAR La rédaction

La Gironde en ordre dispersé

En Gironde, on dénombrait à la mi-journée une quarantaine d’opérations ayant mobilisé entre 2600 et 3000 participants, dont environ 1500 pour un défilé dans les rues de Bordeaux parti à 11h30 de la place de la République en direction du pont Chaban-Delmas. Il s’agissait là de l’une des seules manifestations dans une grande ville, la très grande majorité des actions ayant été organisées en périphérie ou dans des zones plus rurales. La rocade bordelaise a tout de même été perturbée, et environ 1000 manifestants se sont réunis dans le secteur de Bordeaux-Lac pour ensuite opérer un barrage filtrant au niveau du pont d’Aquitaine. A 14h, l’A10 a rouvert en direction de Paris mais les opérations escargot se sont multipliées toute la matinée.

Gironde

Le pc sécurité de la préfecture, qui analyse l’ensemble des manifestations en temps réel, a dénombré plusieurs ralentissements importants même si « la fluidité des grandes axes structurants reste assurée ». On a notamment constaté des ralentissements sur l’A63 au niveau de Cestas, sur l’A10 vers Saint-André-de-Cubzac, sur l’A89 et l’A62 sur les péages d’Arveyres, de Langon et de La Réole. Du côté du bassin d’Arcachon, environ 500 gilets jaunes se sont réunis à Gujan-Mestras et entre 300 et 500 à Biganos. On a également recensé des manifestations dans le Blayais (blocage d’un rond-point) et dans le Médoc, plusieurs opérations ont eu lieu notamment le long de la RD 1215 (Listrac, Gaillan, Saint-Germain d’Esteuil). En fin d’après-midi, une opération escargot était toujours en cours sur les quais de Bordeaux, et les organisateurs du festival So Good (qui se déroule ce week-end) ont décidé d’annuler la criée aux poissons qui devait se dérouler sur la place de la Bourse. Plusieurs centaines de manifestants ont également organisé une opération « péage gratuit » au péage de Virsac où la préfecture faisait part d’une évacuation par les forces de l’ordre en fin de journée, avant que de nouveaux débordements ne surviennent ce dimanche. L’autoroute A 10 est par voie de conséquence partiellement fermée comme c’était le cas la veille,  la sortie se faisant dans le sens sud-nord à l’échangeur 39 b vers la RN10.

Sur le secteur de Bordeaux, les ponts d’Aquitaine, François Mitterrand et Chaban-Delmas ont été bloqués par des manifestants. Le préfet de région, Didier Lallement, a précisé que plusieurs sabotages de radars avaient eu lieu, et que deux autres incidents (un sabotage sur une autoroute et un cocktail molotov lancé sur une station essence), survenus vendredi soir, ne pouvaient pas avec certitudes être reliés aux actions de ce samedi. Il s’est également inquiété de la tournure des manifestations dans la soirée : « on ne sait pas encore si ça va continuer cette nuit et où. Bloquer de nuit, ça devient dangereux. Je vais essayer de les convaincre de ne pas rester là ».

En Dordogne, forte mobilisation dans les zones rurales

Dordogne

En Dordogne, le mouvement des gilets jaunes semble avoir trouvé un écho très majoritairement favorable. Dès le début de la matinée, de nombreux barrages filtrants ont été organisés, à proximité des agglomérations de Bergerac, Périgueux et de Sarlat. A 13 h, les services de gendarmerie et de police estimaient la participation à 3500 manifestants. De nombreuses stations -services, celles des supermarchés, sont restées fermées. Les zones rurales sont particulièrement mobilisées. C’est là que les habitants, souvent à plus faibles revenus ressentent les effets de la hausse de carburant et les difficultés de la vie quotidienne, pour se chauffer notamment.

Dans les manifestations, on observait de nombreux artisans, professions libérales, salariés du secteur médico -social, personnes qui ont peu l’habitude de manifester, mais qui ont le point commun d’utiliser leur véhicule quotidiennement pour aller travailler, faire leurs courses, emmener leurs enfants à l’école ou aux activités. D’autres actions ont été recensées à Gardonne, Salignac, Sarlat, Montignac, Sourzac, Ribérac, Nontron  Brantôme, Eymet, Saint-Antoine-de-Breuilh, Thénac, Lalinde, Mussidan.  Si le plus généralement l’ambiance était bon enfant, en début d’après-midi, on déplorait quatre blessés légers, sans gravité,  à Trélissac, Thiviers et Sarlat, dus à l’inconscience d’automobilistes qui ont forcé les barrages filtrants. Sur le département, la préfecture recensait une vingtaine de points de blocage. On relevait aussi  sur l’A 89 une vaste opération escargot entre les échangeurs 16 et 15.

Sur les autoroutes landaises, on passe gratis

Dans le département des Landes, suite aux différents appels à la mobilisation lancés sur les réseaux sociaux, ce sont 31 actions « gilet jaune » qui ont été dénombrées par les service de la Préfecture. Des actions entrainent des difficultés de circulation notamment aux abords des centres commerciaux montois et dacquois, certains ayant décidé de fermer leurs portes en début d’après-midi à l’image du Centre commercial Leclerc du Grand Moun à Mont-de-Marsan ou encore des Carrefour, Leclerc de Dax et Saint-Paul les Dax.

Outre les supermarchés particulièrement visés par l’action landaise, des barrages filtrants ont été installés sur un certain nombre de rond-points, notamment sur la rocade montoise, mais aussi du côté de Mimizan, Labenne ou encore Biscarosse. A noter également une mobilisation importante des gilets jaunes au niveau de nombreux péages autoroutiers, les manifestants menant des opérations « barrières ouvertes » sur l’A65 à Aire-sur-Adour, l’ A63 à Benesse-Maremne, Castets et Saugnacq-et-Muret, ainsi que sur l’A64 sur le secteur de Peyrehorade.

Dans la Vienne

Vienne

Le mouvement des gilets jaunes a été suivi dans la Vienne, dans les principales villes du département : Poitiers, Châtellerault, Loudun, Lussac-les-Châteaux. Ce matin, au rond-point de la main jaune, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés pour exprimer leur mécontentement contre la hausse des taxes notamment sur le carburant. Dans le nord-ouest, de la Vienne, à Loudun, les routes de Thouars et de Poitiers, ont été perturbées par des barrages filtrants organisés par des centaines de personnes. La circulation sur l’axe en Limoges et Poitiers a également été ralentie dans la matinée à hauteur de Lussac-les-Châteaux jusqu’à une heure de retenue a été recensée. 

A Poitiers, dès huit heures quelques dizaines de personnes ont bloqué l’entrée sud. Un barrage filtrant qui s’est déplacé vers la sortie Poitiers-Sud de l’autoroute A10 où une opération péage gratuit a été mise en place par une centaine de manifestants. A 14 heures, un cortège de véhicules est parti du parc des expositions pour rejoindre le carrefour de la Pointe à Miteau, la porte d’entrée de Poitiers au sud, bloqué durant l’après-midi. Sur la Nationale10, entre Angoulême et Poitiers, plusieurs opérations escargots ont également été organisées.

Sur la Côte basque

Côte basque

Sur la Côte basque, le cortège précédé de tracteurs a commencé à 7h30 par un premier blocage devant le dépôt de bus au sud de la ville. Autre point de rassemblement, au sud de l’aéroport le parking de la halle Iraty où se tenait Lurrama, le salon de l’agriculture. Si le début de matinée a fait office de répétition pour les organisateurs et les participants, leur nombre n’a cessé de grossir au fil des heures. Ces derniers se sont structurés entre midi et 14h, paralysant deux ronds-points, l’un situé à là hauteur de l’aéroport de Biarritz Pays basque (la police en assurait l’accès) et l’autre à trois cent mètres au sud paralysant la circulation en provenance de Saint-Jean-de-Luz. Certains passagers ont abandonné le taxi pour finir le chemin à pied.
A 14h, les manifestants levaient le camp pour gagner la sous-préfecture, avec des motards en « estafette » interdisant l’accès du BAB (Bayonne-Anglet-Biarritz) tandis que le cortège de voitures suivait sept tracteurs à faible allure. Au total, ce sont cent cinquante motards et 350 voitures qui ont ainsi défilé dans l’agglomération. La frontière espagnole a connu les mêmes embouteillages. Si la Côte basque n’a pas été « paralysée », son activité a en revanche été sérieusement entamée.

Béarn des villes, Béarn des champs
A Pau, où certains porteurs de gilets jaunes s’étaient déjà entraînés au ralentissement des automobiles dès jeudi et vendredi soir, c’est dès l’aube que les premiers d’entre eux se sont réunis ce samedi sur le parking du Zénith. Un premier rassemblement qui a compté jusqu’à plus de 300 personnes, avant de se dispatcher en plusieurs lieux de blocage sur l’agglomération. Un chiffre de mécontents qui n’a cessé de grimper au cours de la matinée. A 9 heures, la Préfecture estimait que la mobilisation sur le département dans son ensemble atteignait les 1600 personnes sur 18 points de rassemblements autour des principaux axes de circulation, des centres commerciaux et stations-essences. En début d’après-midi, le point de situation faisait état de 22 points de rassemblements mobilisant près de 3 600 personnes. Dans l’agglomération de Pau, c’est notamment au départ du Centre commercial Quartier libre à Lescar et du centre commercial d’Auchan que la Préfecture a identifié les rassemblements les plus importants.

Cela dit, au-delà de sa capital béarnaise, c’est bien le Béarn rural qui a aussi manifesté son mécontentement contre la hausse du prix du carburant et des taxes ce 17 novembre. A Morlaas, Bénéjacq ou Oloron (mais pas seulement), les supermarchés et leur stations-services sont aussi les cibles des manifestants. A Garlin dans le nord du département, par exemple, une cinquantaine de personnes, tout de jaune parées, ont ainsi empêché l’accès des clients à l’Intermarché situé à l’entrée de la ville ainsi qu’à sa station service. Puis se divisant en 2 groupes, certains manifestants se sont alors consacrés à ralentir le trafic sur le rond point de la RN 134 (Route Bordeaux-Pau) à quelques mètres de là. Si quelques tensions ont pu parfois être notées ça et là sur les points de blocages basco-béarnais (6 bléssés légers à 13h30 sur l’ensemble du département), à Garlin, en fin de matinée, et en présence de gendarmes, l’ambiance était plutôt bon enfant, la plupart des présents étant bien décidés à maintenir leur siège jusqu’en fin d’après-midi.

En Charente-Maritime
Ici le mouvement des gilets jaunes avait été pris très au sérieux par les institutions locales. Inquiets pour le pont de l’île de Ré, fragilisé par une rupture de câble au début de l’automne, la préfecture et  le Département de Charente-Maritime avaient émis plusieurs communiqués publics pour rappeler les règles régissant le droit de manifester, les consignes de sécurité prises à titre exceptionnelles sur le pont ainsi que les sanctions pénales encourues en cas de contrevenance. Environ 5000 manifestants et 57 mouvements causant des difficultés de circulation ont été recensés par la préfecture.
Dans le bassin rochelais la manifestation s’est finalement concentrée sur le secteur de la zone commerciale Beaulieu à Puilboreau. Quelques 2000 manifestants ont installé des barrages filtrants sur la Nationale 1, sur l’axe Niort/La Rochelle dans les deux sens. A Saintes, l’accès au centre-ville et à la rocade ont été empêchés au niveau du rond-point de la Diconche. A Royan, c’est l’accès à la rocade de Saint-Georges de Didonne qui était compliqué. Une dizaine de manifestants ont également bloqué quelques minutes les automobilistes se rendant sur la zone commerciale de Vaux-sur-Mer. Même scénario à Pons, Mirambeau et Surgères. A Rochefort, les gilets jaunes ont opté pour une opération escargot. Sur le bassin de Marennes-Oléron, quelque 700 manifestants ont bloqué l’accès au pont avec notamment des camions, de part et d’autre du viaduc.  Selon la préfecture, les manifestations ont toutes pris fin à 20h. La journée s’est déroulée sans incidents notables, mais ont tout de même nécessité 5 interventions des forces de police, pour des prises à partis entre automobilistes et manifestants.

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