Journalistes et communicants : comment bien travailler ensemble ?


Nicolas César
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 31/01/2012 PAR Nicolas César

Aujourd’hui, « toucher » un journaliste n’est pas aisé pour un communicant. « Les journalistes sont de plus en pressés, manquent de temps et reçoivent des centaines de mails chaque jour », observe Chantal Carrère-Cuny, présidente de l’agence Passerelles. Dans ces conditions, bon nombre de communicants ont changé leur modus operandi. « J’essaie de travailler les angles possibles d’un sujet susceptibles d’intéresser leur média avec les journalistes », explique Michèle Walter-Canales, chargé de mission communication-presse à la mairie de Bordeaux. Avec Internet, les hommes et femmes de presse sont aussi mieux informés et disposent d’une base de données, d’informations facilement mobilisable sur n’importe quel sujet. « La règle numéro dans le métier pour déjouer les « pièges de communication, c’est de faire une bonne enquête avant son interview », rappelle Brigitte Ducasse, journaliste pigiste.  » J’ai le sentiment d’être transparente désormais. Je n’essaie plus de tenter de faire dire des choses aux journalistes et de me lancer dans un bla-bla, dont ni lui, ni moi, ne sommes dupes », affirme Michèle Walter-Canales.

« A l’heure d’Internet, ce qui fait la différence, c’est encore l’humain »
De leur côté, les journalistes ont vu leurs conditions de travail se dégrader. « Il y a de plus en plus une unicité de la source d’information. Les grandes institutions comme la Préfecture, la police, la gendarmerie ont centralisé leur communication et il est rare de pouvoir accéder en direct à des interlocuteurs chez eux », regrette Pierre Sauvey, correspondant de « Aujourd’hui en France » et de la « Dépêche du Midi ». « Notre travail est de former les interlocuteurs à répondre aux médias », précise Chantal Carrère-Cuny. C’est un autre problème de fond. « Moi, ça me gêne d’avoir en face des gens trop communicants », lâche Claudia Courtois, correspondante du « Monde » et du « Point » en Gironde, qui note que les professionnels de la communication sont devenus très bons, trop peut-être… En effet, trop de communication tue l’information, qui manque alors de spontanéité et devient trop formatée. Ainsi, on aboutit à des situations ubuesques, comme François Bayrou, lors d’une visite à Bordeaux, qui sort une dépêche AFP et propose aux journalistes de « faire 5 minutes » sur un sujet de politique étrangère. Avec Internet, les « journalistes ont aussi perdu de leur influence. Leur pouvoir est partagé avec d’autres leaders d’opinion, comme les blogueurs », relève Chantal Carrère-Cuny. Conséquences, les journaux « papier » sont moins lus. « Beaucoup de quotidiens disparaissent ou réduisent leurs rédactions », alerte Pierre Sauvey. Au passage, il tente de faire prendre conscience aux étudiants de la nécessité d’acheter la presse, pour « qu’elle reste plurielle et indépendante ». Mais, « ce qui est rassurant, à l’heure d’Internet, c’est que l’humain, le sur-mesure paie. On peut envoyer des mails à des centaines de journalistes. Ce qui fera la différence, c’est le coup de téléphone », conclut Michèle Walter.

                                                                                                                         Nicolas César

Crédit photo : NC                   

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