Mais attention: si le ver de terre est le sujet du bouquin, « il faut penser système et le sol, ce n’est pas que les vers de terre. Et dans nos systèmes d’enseignement on ne pense pas système » rappelle l’auteur du livre dans cette interview vidéo:
https://youtu.be/XyBJm8KUw4A
Dans « L’éloge du ver de terre » il s’agit donc d’un dialogue entre l’écrivain- un simple être humain – et un lombricus terrestris. « Depuis que j’ai vu un peu d’humanité dans le regard d’un ver de terre je vous avoue avoir repris espoir ». Quelques lignes après cette phrase, Christophe Gatineau laisse au lombric la première partie de l’ouvrage.
L’échange est plein d’humour, on a parfois l’impression de lire une histoire pour enfants tout en intégrant – ni vu ni connu – des concepts agronomiques essentiels que Charles Darwin avait écrit de manière moins accessibles il y a bien longtemps. Essentiels pour l’avenir de l’humanité… car du futur du ver de terre nous dépendons. Si nous ne venons pas vraiment de l’humus (mais des océans) c’est de là que vient notre nourriture et nous ne sommes donc rien sans lui.
En fait, ce dialogue Homme-Humus est une stratégie, une opportunité, pour reprendre une par une des idées qui, à force d’être éloignées de la terre ferme sont amenées aux extrêmes. La terre végétale ? La forêt comme modèle ? La charrue, mal absolu ? Ce sont nos idées qui nous font prendre des décisions et qui conditionnent notre survie. L’auteur, s’en allant parfois dans des monologues (trop?) philosophiques, oubliant son lien au sol, est rappelé à l’ordre par le petit ver de terre: « Eh, tu te souviens du titre de ton livre? ».
Un ouvrage délicieux à la bonne odeur de forêt, qui devrait être obligatoire dans tous les sacs à dos des élèves. Profs, à vous de jouer !
– Blog du jardin vivant: http://www.lejardinvivant.fr
– Comment dit-on ver de terre partout sur la planète: https://www.youtube.com/watch?v=9OUc3AXZpQc&t=4s