Innovaday : l’inspirant défilé des startups régionales


Ce mardi 3 décembre, la 8ème édition du forum d’investissement Innovaday a notamment permis de désigner les 20 lauréats du premier programme NA 20 !

Lauréats du prix NA20 InnovadayAqui.fr
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Temps de lecture 11 min

Publication PUBLIÉ LE 08/12/2021 PAR Margaux Renaut

Le Forum National de l’Investissement ou Innovaday se déroulait ce mardi 7 décembre à la Cité Mondiale à Bordeaux. Co-organisé par Unitec et ADI Nouvelle-Aquitaine, ce rendez-vous national permet à une trentaine de start-ups d’être sélectionnées par un jury d’experts pour une mise en relation avec un panel de plus de 60 investisseurs. Cette 8e édition, était aussi l’occasion de remettre le traditionnel prix Innovaday mais surtout de dévoiler les lauréats du premier prix NA20 porté par la French Tech de Nouvelle-Aquitaine et destiné à mettre en lumière 20 startups vecteurs de changement positif pour l’économie, la société ou l’environnement.

Le Forum National de l’Investissement a l’ambition d’être un levier de croissance et de développement de l’innovation en Nouvelle-Aquitaine mais aussi, un facilitateur de rencontres entre entrepreneurs, investisseurs et financeurs. Pour Vincent Bost, directeur général de l’Agence de Développement et d’Innovation de la Nouvelle-Aquitaine, « c’est aussi l’engagement de la Région Nouvelle-Aquitaine qui permet l’existence d’un écosystème favorable à l’entrepreneuriat et l’innovation dans lequel s’inscrit Innovaday ». Un avis partagé par Dominique Trioné, Président d’Innovin, pour qui « le champ d’expertise de la Nouvelle-Aquitaine est unique ». En effet, la Région dans le cadre de sa feuille de route Start-Up, a déjà accompagné « plus de 500 projets » indique Mathieu Hazouard, conseiller régional, « des projets qui ont du sens ». Une journée qui s’adresse donc aux entrepreneurs en phase de montage de projet, de création ou encore de développement d’une entreprise innovante et aux investisseurs souhaitant justement financer des entreprises à fort potentiel de croissance.

Par ailleurs, cette année, ce sont 37 start-ups qui ont été sélectionnées grâce à un appel à candidature, pour bénéficier d’une mise en relation privilégiée avec plus de 60 investisseurs, experts de l’innovation. L’objectif étant selon Mathieu Hazouard, « d’être un relais entre les investisseurs et les entrepreneurs afin de fédérer les forces et les acteurs autour de l’innovation ».

Parmi ces 37 entreprises, ThinkDeepAI, jeune entreprise dans le domaine de l’intelligence artificielle, a reçu le prix Innovaday, un prix décerné à la start-up ayant reçu le plus de demandes de rendez-vous avec les investisseurs. Innovaday est un événement qui s’inscrit dans les enjeux portés par Alain Rousset, président du Conseil Régional : « continuer dans cette voie en termes d’innovation et d’accompagnement » indique Mathieu Hazouard, « mais aussi, aller vers une neutralité carbone de l’activité économique et un déploiement de l’innovation dans une production à grande échelle ».

Soutenir les start-ups à impact environnemental positif

Cette journée était ainsi aussi la parfaite occasion pour French Tech Bordeaux de dévoiler les lauréats de son prix, mieux de son programme, NA20. Cyril Texier, Président de French Tech Bordeaux, a d’abord tenu à rappeler le soutien sans faille qu’apporte la French Tech aux entreprises innovantes, « soit près de 650 entreprises accompagnées et épaulées » précise-t-il.

Une première année d’existence pour ce programme destiné à mettre en lumière et à accompagner le développement de jeunes entreprises innovantes à l’impact environnemental et social positif. Pour être éligible, les entreprises devaient répondre à trois critères : avoir un siège social en Nouvelle-Aquitaine, avoir un premier salarié en CDI et un chiffre d’affaires de plus de 100 000 euros ou une levée de fonds ayant soulevé plus d’un million. Une fois passée cette première étape, les 63 entreprises éligibles dont 18 hors Gironde, devaient s’inscrire dans trois axes : être créateur d’emploi, avoir un projet solide et pérenne et enfin, axe essentiel, avoir un impact social et environnemental positif, si ce n’est dans la vocation de l’entreprise au moins dans la façon de travailler de manière globale.

C’est ainsi, sur ces critères et par un jury composé de 6 experts, que 20 entreprises ont finalement étaient sélectionnées. Ce prix est aussi, selon Cyril Texier, une façon de « mettre en avant des entreprises régionales malheureusement sous-représentées dans les plans de financement ou d’aide nationaux ». Au-delà du rayonnement régional, NA20 s’inscrit dans un « contexte particulièrement propice à l’innovation » affirme avec conviction le président de la French Tech Bordeaux, « il n’y a jamais eu autant d’argent sur la table pour les entrepreneurs. Si vous voulez investir, c’est maintenant ! ».

Les lauréats du programme NA 20 :

Aquassay : Fondée en 2015, Aquassay est spécialisée dans l’efficacité hydrique. Tournée vers la performance industrielle et environnementale des usages et des traitements de l’eau, elle s’adresse en particulier aux grands acteurs de l’industrie. Ses applications sont multiples et ont permis par exemple la réduction de 75% de la consommation d’eau d’une usine automobile, la baisse de 95% des rejets de pollutions non conformes d’un site pétrochimique…

Axioma : Depuis Brive-la-Gaillarde, la start-up conçoit, produit et distribue des biosolutions à base d’agencements complexes d’extraits de plantes, et passe à l’étape industrielle avec une nouvelle usine de 3500 m² livrée au 2nd semestre 2021. Ces formulations sont destinées à stimuler, de manière naturelle, les processus physiologiques des productions agricoles végétales et animales. L’effectif, de 12 collaborateurs, va fortement augmenter dans les prochains mois à la faveur des premiers grands contrats signés avec des distributeurs mondiaux.

Comerso : Née en Lot-et-Garonne, la startup est désormais installée à Bordeaux. Son rôle : lutter contre toutes les formes du gaspillage en connectant les acteurs de la distribution, de la restauration, de la logistique, de l’industrie ou de la production, avec un « écosystème de récepteurs ». Parmi ces derniers : les associations, les acteurs du déstockage, de l’alimentation animale, de la méthanisation ou du compost. Son objectif : faire de la valorisation des invendus, la norme. Avec 32 salariés, Comerso, en forte croissance, voit son chiffre d’affaires doubler tous les ans.

Ertus Group : Ertus Group a développé un ERP viti-vinicole visant à aider les professionnels du vin à mieux maîtriser leur production, à passer des certifications environnementales, à mieux respecter les normes et les dosages ainsi que les gestes de sécurité des personnels, ou faire le lien avec les riverains. Tout en améliorant la production et la traçabilité. Fondée à Bordeaux, Ertus Group emploie 35 salariés et s’est tournée vers l’international.

Ethic Drinks : Cette toute jeune société de négoce, créée à Bordeaux en 2019, entend proposer du vin « respectueux de l’environnement, sans aucune concession sur le produit, sur ses composants d’emballage et de transport ». Elle sélectionne des vins bio, agriculture durable ou biodynamie, mais va plus loin encore : pas de capsule pour limiter les déchets, bouteille allégée issue de verre recyclé, étiquettes en papier recyclé, emploi de colle végétale à base de pomme de terre, expéditions en camion roulant au bioéthanol ou en train, etc. Les 14 salariés d’Ethic Drinks travaillent dans la première entreprise viticole « entreprise à mission ».

Facil’iti : 33% de la population mondiale souffre d’un handicap ou d’une perte d’autonomie nécessitant d’adapter leur navigation sur internet, intranet et les applications web. Facil’iti leur propose un appui technologique. Concrètement, cette solution gratuite pour l’utilisateur permet une adaptation sur-mesure de l’affichage des outils digitaux à plus de 20 handicaps ou troubles de navigation sans refondre le site web. Employant 19 collaborateurs, la société basée à Limoges s’apprête à dépasser le million d’utilisateurs.

Geev : « Donner une seconde vie à des millions d’objets et d’aliments tout en recréant du lien social et de la solidarité localement » voilà l’ambition de Geev. Concrètement, 12 millions d’objets et de produits alimentaires qui ont été donnés sur l’application depuis la création il y a 3 ans. En d’autres termes, « cela a permis de donner une seconde vie à 21.280 tonnes d’objets et de sauver 175 tonnes de nourriture à fin septembre 2021 », énumère la start-up bordelaise, qui parie à la fois sur le BtoC, via l’abonnement et la publicité. Mais aussi sur le BtoB avec des partenariats signés avec des acteurs de la grande distribution et du e-commerce.

Gouach : La startup bordelaise s’est fixé le défi de construire la première batterie électrique pour vélo et trottinettes entièrement réparable en moins de 10 minutes. Pour réussir son pari, la société mise sur une conception sans soudure, permettant de remplacer aisément les piles et de donner une seconde vie à celles qui sont trop usagées. La société emploie 6 personnes et a déjà levé au total 2,1 millions d’euros depuis sa création en 2018. Vendant ses batteries en BtoC, Gouach estime que sa technologie va lui permettre de faire de la location de batteries et du Battery-as-a-Service innovant également.

Keenat : Pour combattre ce fléau des mégots, masques, chewing-gum négligemment jetés par terre, Keenat développe des solutions opérationnelles à destination des villes, des entreprises, des organisateurs d’événements. La startup installée à Villenave-d’Ornon propose des services de sensibilisation, de collecte mais aussi de recyclage du produit des collectes. La matière est ainsi transformée, plutôt qu’être incinérée ou enfouie. Unmodèle circulaire qui permet d’employer 12 personnes. Keenat voit son chiffre d’affaires doubler chaque année, pour atteindre le million d’euros en 2021.

Lynxter : Spécialiste de la fabrication additive, la startup et ses 21 salariés, fabrique des imprimantes 3D professionnelles et industrielles, modulables, évolutives et multi-matériaux, dans le cadre d’un écosystème ouvert. Basée à Bayonne, cette startup en pleine croissance va jusqu’à imprimer elle-même, via la fabrication additive, certaines pièces qui entrent dans la fabrication des machines…

Materrup : Installée dans les Landes, Materrup a mis au point et produit des bétons de terre bas carbone destinés à la construction et à l’aménagement urbain. Elle entend relocaliser l’activité cimentière et ainsi limiter l’importation de ciment en s’appuyant sur une ressource locale et abondante : l’argile. La startup connaît un très fort développement. Elle prévoit un déploiement industriel progressif avec la construction d’usines de production de ciment d’argile, peu gourmandes en énergie, sur les territoires. Ce qui aura pour effet de recréer de l’emploi industriel vert.

Minuit sur terre : A la lisière de la Gironde et de la Dordogne, la fondatrice de Minuit sur terre crée son entreprise, né d’un projet estudiantin en 2017 alors qu’elle poursuit ses études. Moins de 5 ans plus tard, la marque va dépasser le million d’euros de chiffre d’affaires en 2021 et emploie 5 personnes. Minuit Sur Terre conçoit des chaussures et des sacs en matières végétales et 100% recyclées : raisin, pomme, céréales, bouteilles plastiques repêchées en Méditerranée… Zéro plastique dans les colis et zéro composant d’origine animale. Si la production se fait au Nord du Portugal, l’objectif à terme est bien de pouvoir localiser sa fabrication en France. Une plate-forme de seconde main, où cohabitent prototypes et paires d’occasion a aussi été lancé.

Les Nouvelles Fermes : Les Nouvelles Fermes se situe au croisement entre le maraîchage, l’agro-industrie et la startup. Elle mise sur une pratique ancestrale : l’aquaponie, qui associe élevages de truites en symbiose avec la culture de végétaux, sans engrais de synthèse, sans traitement chimique, ni antibiotiques. Les Nouvelles Fermes défend un modèle d’agriculture de proximité qui permet de produire dans un rayon de 15 km autour des villes. Après une première ferme expérimentale à Lormont, elle s’apprête à en ouvrir une seconde à Mérignac. Le début d’un réseau de fermes nouvelles partout en France…

PolymerExpert : Depuis plusieurs années, PolymerExpert a orienté ses recherches vers les polymères biosourcés à destination des cosmétiques, de l’univers médical et de l’automobile. Cette PME de 21 collaborateurs a notamment mis au point un polymère gélifiant qui atteint les 100% d’origine naturelle, capable de se substituer aux équivalents pétro-sourcés. Un polymère sans micro-plastique, unique sur le marché, pour une la société pessacaise en pleine croissance.

Primobox : Au sein des entreprises, Primobox dématérialise l’ensemble des documents relatifs aux ressources humaines : bulletins de paie, contrats de travail, etc. Labellisée Entreprise Numérique Responsable, Primobox est aussi très impliquée dans les sujets de la diversité des profils, de l’égalité des chances, des organisations flexibles et du mécénat de compétences. Employant 44 collaborateurs, la société de Pessac a mis en place la parité au sein des effectifs, mais aussi d’autres outils tels que équipes multi-métiers autogouvernantes, co-construction systématique en interne, transparence totale sur les informations économiques et financières, fin de la validation des jours de congés…

Résurrection : Résurrection est ue stat up « anti-gaspi » qui utilise le marc de pomme issu du cidre ou les drêche de brasseries pour développer des recettes de crackers, aux belles valeurs nutritionnelles. En d’autre termes, de la création de valeur à partir des résidus de l’industrie agroalimentaire ». Basée à Canéjan, l’entreprise ouvrira un site de production en janvier. Pour compléter sa gamme d’une de crackers, Résurrection a lancé un « gwa-ka-mol » sans avocats, fruit très gourmand en eau, et porte une offre de services adressée aux acteurs de l’agroalimentaire pour les aider à développer leurs gammes bio « avec des sourcings écologiquement engagés ».

Sanodev : Installée à Limoges, l’équipe de 14 collaborateurs de Sanodev développe des produits et services sur-mesures ou sur étagères qui utilisent des technologies physiques ( lumière pulsée, UV statiques, micro-ondes, etc.). Objectif : désinfecter, désherber, renforcer et traiter, en respectant l’environnement et la santé des usagers, tout en assurant la réduction de l’utilisation de produits chimiques conventionnels. Ses marchés cible : l’agriculture, l’agroalimentaire, l’industrie, le secteur médical… En croissance constante, Sanodev a fait parler d’elle récemment avec sa LP.Box, solution de désinfection par lumière pulsée efficace contre les coronavirus.

Synapse Medicine : Cette startup bordelaise d’une quarantaine de collaborateurs s’attaque à un sujet sociétal : le mauvais usage des médicaments, ou les risque liés à des interactions médicamenteuses. En résumé : la jeune pousse aide le médecin à prescrire, le pharmacien à délivrer les médicaments et le patient à les prendre grâce à ses algorithmes qui vont chercher des informations indépendantes, fiables et à jour dans la littérature scientifique. Synapse Medicine a développé des briques technologiques et une plateforme pour sécuriser le parcours de soin des patients sur les traitements médicamenteux utilisés par plusieurs milliers de professionnels de santé. Pendant la pandémie de Covid-19, Synapse Medicine a mis à disposition sa technologie « Medication Shield » pour suivre les effets indésirables des vaccins.

Toopi Organics : Installée en Gironde, Toopi Organics est une biotech prometteuse de 19 salariés qui transforme et valorise l’urine humaine en fertilisants biologiques pour l’agriculture. L’urine est collectée dans les zones urbaines puis transformée, et les produits sont distribués dans les zones rurales, le tout dans un rayon de 150 km. « Le produit Toopi dépense 167 fois moins de CO2 qu’un engrais minéral à surface égale. 1% de l’urine humaine collecté en France équivaut à 1 mois d’eau potable économisé », énumère ainsi la startup qui a bénéficié d’une aide de 3,8 millions d’euros de l’Ademe sur 5 ans pour créer une filière de recyclage de l’urine.

Trizzy : Installée en Charente, avec ses 6 salariés, Trizzy propose un « assistant zéro-déchet » qui accompagne les collectivités et les entreprises dans la gestion et la réduction de leurs déchets, en favorisant l’économie circulaire locale, le réemploi et le lien social. Elle permet aux collectivités de faire découvrir les solutions locales, régionales ou nationales du réemploi, et de répondre aux questions des habitants via un chatbot. Trizzy dispense ainsi renseignements, conseils anti-gaspi, et recense les acteurs pertinents autour de ce thème. Autre activité : l’accompagne des collectivités dans l’organisation d’évènements liés à la réduction des déchets.

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