Vin Bio : sur le marché, un vin comme les autres … ou presque


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 28/11/2012 PAR Solène MÉRIC

Comme le souligne Fabrice Chaudier, consultant chez Nemesis Conseil, avant de mettre en place une «stratégie commerciale, il faut d’abord bien connaître le marché», une vérité qui vaut aussi pour les vins bio. Un marché présenté par Elisabeth Mercier, Directrice de l’agence Bio. En quelques chiffres généraux, elle rappelle que le vin issu de raisins biologiques représente en 2011, 10% de la valeur du marché des produits bio en France. Coté ventes, la progression est forte puisqu’elles ont augmenté de 90% entre2005 et 2011, et désormais un tiers de français consomment régulièrement ou occasionnellement du vin Bio.
Si les modes de distribution sont très diversifiés, entre vente directe (33%), magasins spécialisés (31%) et pour une moindre part grande distribution (20%), 94 % des grandes surface référence des vins Bio, ainsi, selon une étude de SudVinBio qu’environ 75% des restaurants gastronomiques. Mais si ces vins sont présents, ils sont bien souvent peu ou pas mis en valeur regrette Elisabeth Mercier.

« La vente directe: une spécificité, un atout »
Pour autant, derrière ces chiffres sur la distribution, apparaît une des spécificités du vin Bio. En effet, comme le souligne Fabrice Chaudier, le vin Bio, depuis ses « origines », fonctionne beaucoup sur la vente directe, sans passer par des interlocuteurs. Une habitude qui va dans le sens contraire à la commercialisation du vin traditionnel, et plus particulièrement des vins de Bordeaux dont le dispositif historique repose sur la puissance du négoce et des intermédiaires.
Un élément distinctif qui est véritablement un atout, selon le consultant. En effet, les coûts de production du vin Bio étant plus élevés que ceux du vin traditionnel, l’absence assez généralisée d’intermédiaires, permet de maintenir une certaine marge sur leurs produits tout en assumant des prix plus élevés que les vins classiques. Le tout, précise Fabrice Chaudier,  «en restant, dans l’esprit des consommateurs, des vins qui ne sont pas automatiquement plus chers que des vins issus de l’agriculture conventionnels» ! Autre avantage que beaucoup envieraient : « il n’y a pas de déconnection entre prix du marché et prix des cours».

Travailler le réflexe de consommation

Quant aux consommateurs s’ils semblent relativement bien percevoir les valeurs de la viticulture Bio, notamment le respect de l’environnement, un travail de communication et de dégustation important reste encore à faire selon Elisabeth Mercier. Pour elle, « il faut travailler le réflexe de consommation du vin Bio ». Un « réflexe » qui pourrait d’ailleurs être facilité si l’identification et la valorisation du label Bio était davantage réalisé tant dans les restaurants qu’en grande surface. Si les syndicats professionnels,  tel que le Syndicat des Vignerons Bio d’Aquitaine  mène déjà des actions de promotion nombreuses auprès des professionnels et du grand public, Fabrice Chaudier considère lui aussi, qu’ il y a encore «beaucoup d’argent à mettre pour valoriser le «discours Bio», rendre les vins plus visibles et les vendre plus loin».
Pourquoi pas aux Etats-Unis, où il y a «un marché à renforcer» selon Elisabeth Mercier. Un pays où, en outre, «des importateurs importants, tels que la chaîne World Food, sont prêts à discuter directement avec les producteurs» assure Fabrice Chaudier. Pour lui, cette absence d’intermédiaires sur le marché français comme à l’export, c’est une véritable « révolution » commerciale annoncée dans le monde du vin.

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