L’homme a du métier. Il connait tout le monde au marché des Capuccins : « Cela fait quasiment 30 ans que nous sommes producteurs de canard gras ma femme et moi. » Sa petite ferme est implantée à Auch : « Après mes études nous avons choisi un cadre de vie tranquille, loin des bouchons et du bruit de la ville. »
« On nous a payé 70% du remboursement prévu pour la grippe aviaire.»
Il a l’amour du beau travail et se dit fier d’avoir fait sa carrière dans la filière « prestigieuse » du canard. Pourtant, après deux épisodes de grippe aviaire en moins d’un an Patrick Becoye est éreinté. Il espère une indemnisation plus juste. « Pour le premier épisode de grippe aviaire en mai dernier, nous avons reçu 70% du remboursement prévu. »
Patrick déplore la tendance des politiques à faire passer leurs intérêts personnels avant ceux des Français. Pour cet électeur mobilisé aux primaires de la droite, la défaite d’Alain Juppé, qu’il jugeait « cohérent dans ses idées » est une vraie déception.
« Pas de promesses pour les petits producteurs »
Aujourd’hui, aucun candidat n’est susceptible d’améliorer son ordinaire : « Il n’y a même pas de promesses faites pour les petits producteurs chez les candidats ». Il n’attend plus aucun miracle. « Des mesures seront peut-être prises au niveau de l’Europe, mais elles ne concerneront que les grosses exploitations.»
Malgré tout Patrick Becoye votera aux présidentielles, car « le droit de vote est un droit qu’il faut se reverser, tout en résistant aux sirènes des extrêmes et à la peur que nourrit le Front National ».