« Même si je ne voulais pas être informée, je le serais… »
Sans se passionner pour la campagne présidentielle, cette élève au Lycée Elie Faure de Lormont s’informe en discutant avec des camarades de lycée, via la télévision ou les réseaux sociaux. « La politique est omniprésente. Même si je ne voulais pas être informée, je le serais… ».
Cette surenchère de l’information politique crée d’ailleurs un certains flou chez elle et ses amis : « On a du mal à faire la part des choses ». Malgré sa jeunesse et une culture politique lacunaire, Elisa revendique des orientations tranchées : « Avec mes potes on est anarchistes ». Derrière elle, un mur saturé de graffitis et d’inscriptions désordonnés semble métaphoriser son propos. « Mais ça reste utopique », ajoute-t-elle, le regard dérivant au plafond. « Mes parents me laissent assez libre de me forger une idée ».
« Ca me fait rire que certains se plaignent alors qu’ils ne votent pas. »
Parmi les mesures de François Fillon, il y en a une qui la concerne directement : l’abaissement de la majorité pénale à 16 ans. « Déjà qu’à 18-20 ans, ça me semble difficile de se sentir adulte, je n’imagine pas à 16 ans… », réagit l’adolescente. Pour Elisa, l’abaissement de la majorité pénale impliquerait trop de responsabilités.
D’ailleurs pour qui voterait-elle cette année si la loi l’y autorisait ? Front National ? « Leurs idées sont trop extrêmes. » Front de Gauche ? « La France n’est pas prête à accueillir une forme de communisme ». Dans deux ans, Elisa votera à coup sûr : « Pour mes ancêtres, les droits de l’homme et surtout ceux des femmes ». Mais aussi parce que l’abstention n’est, selon elle, pas une solution. « Le vote est un droit donc chacun fait ce qu’il veut. Mais ça me fait rire que certains se plaignent alors qu’ils ne votent pas. »