Xavier Niel en débat à Bordeaux pour le Conseil des Entrepreneurs


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Xavier Niel en débat à Bordeaux pour le Conseil des Entrepreneurs

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 18/09/2015 PAR Romain Béteille

Un « Steve Jobs » à la française ? La première partie du débat a donné lieu à un échange plutôt cordial entre Xavier Niel et Virginie Calmels, adjointe au maire de Bordeaux en charge de l’Economie, de l’emploi et de la croissance durable mais aussi administratrice d’Illiad. Fait amusant, Alain Juppé, maire de Bordeaux, était bien présent au premier rang mais a laissé toute latitude à sa candidate désignée chef de file de la droite pour les régionales. Et quand on demande à l’élue de décrire le pdg de Free, Virginie Calmels n’y va pas de main morte. « Ce qui me frappe, c’est son côté visionnaire. C’est notre Steve Jobs à la française », affirme-t-elle. En août 2015, le magasine américain Wired a désigné Xavier Niel comme la septième personnalité la plus influente sur la question du numérique dans le Monde. Quant à la façon qu’avait Steve Jobs et celle qu’à Xavier Niel de gérer son entreprise… la comparaison s’est arrêtée là. 

Un engagement en politique ? Quand on demande au chef d’entreprise pourquoi il ne s’engage pas en politique, sa réponse est plutôt catégorique. « Je ne pourrais pas franchir le pas. Mon vrai métier, c’est d’être entrepreneur. Je ne sais pas si j’en serai capable, d’autant que les barrière droite-gauche n’ont plus de sens. Par contre, je crois beaucoup à l’arrivée de la société civile dans le monde politique. Je suis parfois choqué d’entendre dans certains partis que tout le monde doit suivre la même ligne, c’est contraire à ce que je crois ». Virginie Calmels, elle, est restée silencieuse… 

Entreprendre en France, une chance. Le vice-président d’Illiad n’a pas tari d’éloges sur le système économique français, qui serait pour lui l’un des écosystèmes les plus favorables pour monter sa boîte. « En France, on a cette envie de se prendre en charge et de créer quelque chose. Le système n’est bien sûr pas parfait. On va encore me critiquer en disant que je fais de la France un paradis fiscal pour les entrepreneurs… On peut toucher le chômage et en même temps créer son entreprise, ça n’existe nulle part ailleurs ! Créer une entreprise en France, c’est beaucoup plus facile qu’aux Etats-Unis par exemple, dans la Silicon Valley. On est bien plus entouré, plus aidés ici que là-bas.

Et à ceux qui trouveraient des « excuses » pour justifier leur difficultés à se lancer, celui qui déclare lutter contre le french-bashing n’y croît pas non plus. « J’entends souvent de fausses excuses comme « Je ne peux pas créer mon entreprise parce que je ne trouve pas d’argent ». C’est sans doute que votre projet n’est pas bon, car il y a des milliers d’investisseurs partout dans le monde. A ceux qui disent « on ne peut pas embaucher ni licencier en France », croyez moi, j’ai des entreprises aux Etats-Unis, c’est peut-être moins facile en France, mais ça ne coûte pas plus cher ». Certains entrepreneurs disent qu’ils ont peur de trop grossir… dans ce cas là qu’ils changent de job. Etre un bon entrepreneur, c’est avoir un succès visible. Un succès en entraîne un autre. En France, nous n’avons pas été capables de penser global, même si on commence aujourd’hui à avoir des gens qui pensent mondialement ».

Une réussite jalouséeLa 127ème fortune mondiale, qui est également l’ambassadeur d’une école très particulière baptisée « 42 » (formation de développeurs), est enfin revenu sur son parcours, vierge de grandes études. « Je ne pousse jamais les gens à arrêter les études pour monter leur entreprise. Personnellement, mon lancement au début de la bulle minitel est une chance et un heureux hasard. La réussite est aujourd’hui valorisée, mais elle est souvent très jalousée. Aujourd’hui, le monde évolue, les diplômes ont moins d’importances dans les entreprises plus récentes », a affirmé Xavier Niel. Il faut dire que pour rentrer à 42, les équipes considèrent qu’il n’est « pas nécessaire d’avoir le Bac ». Une école qui a été l’objet de certaines critiques, notamment par le MUNCI, première association professionnelle d’informaticiens en France : « l’école 42 a déjà suscité un certain tort à notre profession ». Peu importe, avec 1700 élèves et des demandes d’inscriptions en hausse chaque année, l’école « Xavier Niel » semble résister à toutes les critiques… 

Xavier Niel a fait cette visite éclair à Bordeaux à l’occasion de ces rencontres trimestrielles avec un PDG auprès d’un public d’entrepreneurs bordelais. Il a ensuite visité un certain nombre de sites économiques stratégiques comme le NODE ou l’Ecosystème Darwin. Un moyen peut-être, pour l’élue à la mairie de Bordeaux, de montrer un carnet d’adresse gonflé à des chefs d’entreprises locaux à deux mois du scrutin régional.


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