Week-end – Le Bassin d’Arcachon (33)


Article paru dans le numéro 5 d'Aqui - février 2005

Ville d'Arcachon

Week-end - Le Bassin d'Arcachon (33)

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 02/01/2007 PAR Catherine Boulanger

Façonné par les hommes et la magie des eaux, le Domaine de Certes est un univers solitaire, secret, superbe.

Un envol en hiver`

Et qu’importent le ciel de plomb et la houle qui fouette les digues sans tendresse. A peine passés la chartreuse et le bois, on a le sentiment d’être en suspens entre le ciel, l’eau et la poésie, dans une lumière indicible.

Le sentier du littoral, balisé et sûr, file sur les digues hérissées de roseaux et s’enfouit bientôt sous les gerbes floconneuses des faux cotonniers. Il longe le grand lac d’écume et d’argent, où le regard se pose au loin sur Arcachon et le Cap-Ferret. De l’autre côté, c’est une succession géométrique de prairies, de roselières et de 150 hectares d’étangs et de bassins qui furent jadis des salines, et sont devenues une réserve piscicole depuis le XIXème siècle.

 

Un spectacle somptueux

Dans la mélancolie de l’hiver on se balade à son rythme dans l’entrelacs des eaux où le bar, l’anguille, la daurade royale sont encore élevés. Le spectacle de la baie est somptueux. Un vol frémissant de spatules blanches s’échappe au–dessus des tamaris et des salicornes écarlates. Une trille traverse le silence et l’écharpe de brume qui flotte sur les vasières. Les hôtes du domaine de Certes, foulques macroules, canards col vert, cigognes, s’élancent au dessus des marécages pour disparaître dans le ciel océan, soudain lavé. Certains sont venus passer le week-end, d’autres ont choisi la formule au mois, mais le lieu a tant de charmes, que des sédentaires ne le quittent plus.

Il faut avouer qu’il y a tout pour plaire. La douceur du Bassin où, à marée basse, voiliers et pinasses, couchés sur le flanc, s’endorment sur le bronze des algues et le gris de la vase. Les 300 hectares de marais, de lagune et de prés salés, protégés des hautes mers par les digues etbordés de baccharis… Là vous croiserez les cygnes nonchalants, plus loin, une aigrette garzette solitaire. N’imaginez pas qu’elle dort. Elle veille jalousement sur son territoire, prête à happer la moindre crevette qui a quitté imprudemment son « cracoy », l’un de ces pieux couverts de coquilles, et qui hérissent l’eau.

Le succès de Certes est dû aussi à ses bons restos! Le soir quand le ciel devient rose, les canards repus reviennent au gîte. C’est le moment que choisissent les chasseurs pour les tirer en plein vol. C’est pourtant l’heure mauve où rien ne devrait déchirer le silence. L’heure d’aller à votre tour, les joues en feu, vous régaler de crevettes et d’huîtres dont regorge le Bassin.

Le lendemain, après une halte au joli port de Biganos, une visite s’impose au Parc ornithologique du Teich, paradis des 300 000 oiseaux qui le fréquentent chaque année. Une clientèle internationale et magnifique de 280 espèces différentes y fait une escale de rêve. Selon la saison, le taux de remplissage est maximum. C’est un formidable lieu de vie pour les oiseaux, organisé en fonction des phases d’alimentation, de sommeil ou de repos. Et ils en ont besoin, ces incorrigibles vagabonds qui passent leur vie entre le Grand Nord, la Sibérie et l’Afrique. Le bécasseau maubèche arrive de Mauritanie en 70 heures. 3 000 km sans halte et dans quel état ! Il va passer des jours à se lisser la plume. Dans l’arabesque des canaux, cohabitent sereinement l’ibis sacré, la très snob avocette élégante, la bernache du Canada ou le héron cendré. Parfois 80 espèces sont ensemble. Chacune a sa zone de « gagnage », son resto préféré, sa remise où elle dort et parade, son site de nidification. On comprend mieux pourquoi la spatule blanche à trouvé là le seul lieu où son espèce peut survivre en Europe, pourquoi les cigognes y ont établi leur résidence principale, oublieuses pour l’instant, comme nous, du charme pourtant grand des ryads marocains.

Rosalyne Bottrel

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