Visite des coulisses du centre de rétention de Bordeaux


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Visite des coulisses du centre de rétention de Bordeaux

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 19/11/2007 PAR Nicolas César

Lundi 19 novembre, 11 heures du matin. Ils sont une dizaine, avocats, magistrats et élus à attendre le feu vert du directeur de la sécurité publique en Gironde, Albert Doutre, pour visiter le centre de rétention de Bordeaux, situé au sous-sol de l’hôtel de police. Et là, première surprise, seuls les avocats (entre autres Me Boulanger, Me Landete… et des membres de l’Institut de défense des étrangers) et la députée PS, Michèle Delaunay, peuvent accéder au centre. La présidente nationale du Syndicat de la magistrature, Emmanuelle Perreux, n’est pas autorisée à entrer. Une décision qui l’offusque. « Je ne comprends pas. A Paris, nous pouvons visiter le centre de rétention, sans problèmes. A Bordeaux, on nous refuse l’entrée. Peut-être, y a-t-il des choses à cacher… » déclare t-elle. Après une inspection de 45 minutes, Me Boulanger, avocat bordelais, revient quelque peu désabusé : « l’état des douches est lamentable. Sans parler du sol. Nous en sommes à notre troisième visite au centre de rétention, et nous constatons une dégradation des conditions de détention. » De son côté, Michèle Delaunay, qui visite le centre de rétention pour la première fois, est interpellée, par l’atmosphère austère, « semblable au milieu carcéral ». En effet, il y a autant de surpopulation et de promiscuité. « Le centre est souvent plein » confirme Me Trebesses, avocat de permanence au centre de rétention. « Le centre compte 24 places, les sans papiers sont quatre par cellules. Des cellules, sans judas, qui ne font que cinq mètres sur trois. En plus de cela, ils n’ont, à leur disposition, que deux douches et un double lavabo et presque pas d’accès aux soins la nuit. » rapporte Michèle Delaunay.

Une cellule d’isolement contraire aux normes européennes?

Mais, au-delà de ces problèmes d’hygiène, il y a plus grave, souligne Me Landete. « Il se construit actuellement une cellule d’isolement dans le centre de rétention de Bordeaux, qui, semble t-il n’est pas aux normes européennes (des aérations ou des fenêtres seraient obligatoires). Nous allons le vérifier et faire tout recours utile si cela est avéré ». Interrogé sur le sujet, Jack Allais, secrétaire Aquitaine du syndicat Synergie-Officier, nous explique que « les policiers ne sont pas responsables des équipements. Mais, il est certain qu’il y a aujourd’hui un problème de moyens et d’effectifs, car nous sommes employés à 150% ! ». Affaire à suivre. D’autant plus, que le centre de rétention de Bordeaux avait déjà été condamné, cet été, par le juge des libertés à la libération de dix-huit étrangers en situation irrégulière, car ils étaient privés au centre des moyens de communication prévus par la loi.

Nicolas César

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