Urologie: 60 jours de suivi numérique en plus de l’opération


Le service d'urologie de l'hôpital Pellegrin de Bordeaux est exemplaire en matière d'innovation. Robotique, intelligence artificielle et modélisation tridimensionnelle y font déjà partie du quotidien. Désormais aussi la santé numérique.

professeur Jean-Christophe Bernhard, chirurgien urologue à PellegrinCHU de Bordeaux

professeur Jean-Christophe Bernhard, chirurgien urologue à Pellegrin est en charge des projets UroConnect et DIPRU

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 06/02/2023 PAR Solène MÉRIC

Le dispositif médical numérique UroConnect est un des derniers projets innovants mis en œuvre et pilotés par le professeur Jean-Christophe Bernhard, chirurgien urologue à Pellegrin. Déployé depuis septembre 2021 dans son service, cet outil est au cœur du projet DIPRU (pour Convalescence Digitalisée et Personnalisée en Urologie, en français dans le texte), récemment lauréat du plan France 2030.

Accompagner le patient 30 jours avant et 30 jours après son opération

L’outil digital UroConnect (application et site internet), « permet d’assurer le suivi péri-opératoire des patients pris en charge dans le cadre d’une chirurgie oncologique en urologie en traitement d’une tumeur », explique Jean-Christophe Bernhard. Fruit d’une collaboration entre une start-up spécialisée dans le développement d’outils digitaux et le service de chirurgie urologique du Chu, UroConnect accompagne le patient tout au long de son parcours de soin : 30 jours avant et 30 jours après l’intervention, tout en permettant de gagner en efficacité pour l’équipe soignante dans la coordination de ce parcours.

Concrètement, côté patient, depuis une interface dédiée, il a accès à une bibliothèque de ressources numériques lui permettant de s’informer depuis chez lui et selon ses besoins, avant ou après l’opération. Un service d’information complété par l’envoi régulier de questionnaire tout au long de son parcours de soin. Objectif : « permette au patient de remonter le vécu de son parcours de soin, de sa pathologie, de sa prise en charge chirurgicale et surtout, de ce qui peut nous échapper à nous en tant qu’hospitalier : ce qui se passe après une intervention chirurgicale, une fois que le patient est rentré à son domicile », décrit le professeur Bernhard.

L’application repère les patients qui sont en besoin

Côté soignants, « à l’heure où l’on connaît des tensions sur un certain nombre de nos métiers paramédicaux, cet outil a pour vocation de faciliter et d’améliorer l’efficience du travail des infirmières de coordination. En un seul coup d’oeil elles ont la visibilité de toute la file active des patients sur une phase glissante de 60 jours ». Des patients repérés dans le service et pris en charge pour des pathologies lourdes cancéreuses ; rein, prostate, vessie.

Cet outil a permis la mise en oeuvre de parcours de soin innovants voire de faire évoluer des pratiques de chirurgie lourde vers de la prise en charge en ambulatoire

Sur cette file active, « l’intelligence artificielle de l’application permet de repérer les patients qui sont en besoin grâce aux réponses qu’ils ont fait remonter via l’outil ». Autrement dit l’infirmière coordinatrice contacte ceux pour lesquels il faut apporter un soin plus particulier et plus important, et faire évoluer cette prise en charge à distance, décrit-il.

Depuis septembre 2021, plus de 350 patients du service ont été utilisateurs de l’application, précise-t-il. Loin du gadget, « cet outil a permis la mise en oeuvre de parcours de soin innovants voire de faire évoluer certaines pratiques de chirurgie lourde vers de la prise en charge en ambulatoire, tout en maintenant un lien entre le soignant et le soigné sur cette période de 60 jours », se satisfait-il.

Evaluer scientifiquement et diffuser

Pour autant, si l’expérience empirique semble bénéfique, rien de mieux que l’analyse scientifique pour évaluer l’impact, tant du point de vue médical qu’économique de l’outil. En effet, l’utilisation d’UroConnect peut potentiellement « réduire le recours aux soins non programmés pour les patients (urgences ou ré-hospitalisation en urologie, ndlr), en dépistant des complications, même une fois les patients rentrés à leur domicile ».

C’est bien là tout l’objectif du projet DIPRU récemment labellisé France 2030 : évaluer scientifiquement la plus-value de ce dispositif médical, le tout en s’appuyant sur 11 centres du Réseau Français de Recherche sur le Cancer du Rein (UroCCR) auquel appartient le CHU.

L’impact de cette coordination digitalisée sur les parcours de chirurgie rénale va être étudié durant 25 mois auprès d’environ 800 patients « en intégrant les perspectives patients, soignants et sociétales ». Le meilleur moyen aussi, selon les résultats de cette étude, d’assurer la diffusion de ce dispositif médical de nouvelle génération, au profit des patients et des soignants.

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