Une vingtaine de kilomètres, pour « trois ou quatre livraisons par jour » : voilà ce que parcourt habituellement en une journée Tom Martin, coursier en vélo à Bordeaux. Âgé de 27 ans, le jeune homme livre des commandes quotidiennement depuis octobre pour la plateforme Les Frères Toque, débarquée le même mois dans la ville. Un métier que Tom Martin compte pratiquer « jusqu’à l’année prochaine », durant laquelle il reprendra pleinement ses études du rugby, qu’il continue actuellement de suivre en parallèle de son activité professionnelle.
Jeudi dernier, le livreur a œuvré de midi à 19 heures. Sa première commande est passée à 11h55. Le lieu où il doit la récupérer est proche, dans le centre de Bordeaux. Un kilomètre et demi à vélo suffit. Mais la destination, elle, est située 3,2 kilomètres plus loin, sur la rive droite. Par chance, ce jour-là, le temps est ensoleillé. À peine sa commande livrée (avec trois minutes d’avance), son téléphone sonne à nouveau. Et il doit repartir pour réceptionner un autre plat, plus de trois kilomètres plus loin. Et pour la livraison, il doit à nouveau pédaler sur quatre kilomètres.
16 kilomètres en une heure
En une heure, Tom Martin parcourt ainsi 16 kilomètres. Une journée « exceptionnelle » selon lui : il est rare que les commandes nécessitent de tels trajets. Quand le coursier sait qu’il va être en retard, il prend toujours le temps d’appeler ses clients, afin de les prévenir. A certains moments de la journée, peu ou pas de commande sont passées. Il peut alors s’accorder des moments de répit. Mais il doit toujours rester dans le centre de Bordeaux durant ses horaires de travail, car c’est là que se trouvent les restaurants pour lesquels livrent les Frères Toque. « Si les commandes s’enchaînent, je ne prends pas de pause », affirme Tom Martin.
Un métier tout nouveau pour le jeune homme, qui ne l’avait jamais pratiqué auparavant. « Mon frère faisait déjà ce travail, en Suisse. Et je suis assez sportif. Je me suis dit : pourquoi pas ? », explique-t-il. Une activité qu’il décrit comme « plutôt sympa : on apporte une petite touche de plaisir aux gens », dit-il en souriant. L’inconvénient de sa fonction ? « La pluie et le froid », énonce-t-il.
Avec son statut d’auto-entrepreneur, Tom Martin est payé à l’heure, qu’il ait ou non des commandes. Il touche également des primes en fonction des kilomètres qu’il a parcourus, en cas de pluie ou s’il travaille le week-end. Un avantage selon lui, car il ajuste son emploi du temps à ses envies et ses disponibilités. Mais c’est également un inconvénient : si peu de commandes sont passées, son salaire diminue.