Un rassemblement anti pesticides à Bordeaux


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Un rassemblement anti pesticides à Bordeaux

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 01/03/2016 PAR Romain Béteille

Quelques dizaines de personnes se sont rassemblées cet après-midi vers 15 heures devant la préfecture de Gironde de Bordeaux. Le collectif Info Médoc Pesticides a en effet remis au préfet du département, Pierre Dartout, une pétition lancée en septembre dernier qui a réuni quelques 84 000 signatures. Elle visait à interdire les épandages de pesticides aux abords des écoles dans le département de la Gironde. Elle avait été lancée par Marie Lys Bibeyran, ouvrière viticole et militante de l’association Générations Futures. Elle fait suite à une marche blanche organisée le 14 février dernier, qui avait rassemblé environ 600 personnes. « Au mois de mars, les pulvérisations vont commencer dans les vignes. Pour nous, c’est donc très important d’agir et d’essayer de mobiliser l’opinion publique maintenant », précise Cyril Giraud, fils d’agriculteur bio (et porte-parole de l’ONG qui a installé son antenne bordelaise en décembre dernier) venu manifester ce mardi. 

Une nouvelle étude alarmante Cette manifestation s’est déroulée le jour de la sortie d’une nouvelle enquête qui est loin d’être rassurante, même si ses résultats étaient plus ou moins attendus. L’ONG environnementale « Générations Futures » (encore elle) a publié une étude qui, s’ils affirment qu’elle n’a pas valeur scientifique sème le doute sur les résidus laissés dans l’atmosphères par les pesticides, notamment les perturbateurs endocriniens. Ainsi, en analysant l’été dernier des échantillons de poussière dans une vingtaine de maisons situées à moins de 200 mètres de cultures (vignes, vergers, ect) exposées aux produits phytosanitaires.

En moyenne, on retrouve entre 8 et 30 pesticides différents par habitation testée, dont plus d’une dizaine appartiendraient au groupe des perturbateurs endocriniens. Parmi eux, le duron, relevé dans 90% des cas et pourtant interdit depuis 2008. Les perturbateurs endocriniens, non encore définis par l’Union Européenne, devaient être sujets à une règlementation qui a été repoussée à 2017. Un collectif qui rassemble quelques dizaines de producteurs, « Sauvons les fruits et légumes », a critiqué l’étude de Générations Futures, affirmant que l’ONG « cherchait à faire peur ». Il est vrai que depuis quelques mois, ce type d’études se multiplie sans avoir vraiment de valeur scientifique actée. L’étude concerne pourtant une vingtaine de familles au niveau national, dont deux en Gironde, l’un des départements qui, selon les données de Cash Investigation, utilise le plus de pesticides en France. 

Des initiatives qui se multiplientLes initiatives, collectives ou non, se multiplient un peu partout dans la région. Comme le relatent des confrères de France 3 Aquitaine, Dominique Techer, de la Confédération Paysanne, a récemment écrit une lettre ouverte aux responsables viticoles de Bordeaux. « Aujourd’hui, beaucoup de viticulteurs se sentent fragilisés, après avoir utilisé des produits pourtant homologués et recommandés. Quelles pratiques adopter maintenant? Ce sera forcément plus coûteux. Comment avoir une exploitation viable dans ces nouvelles conditions avec des prix qui, déjà aujourd’hui, ne couvrent pas les charges ? Le modèle économique est en cause », a-t-il notamment écrit. Pourtant, le problème dénoncé par le reportage est loin d’être nouveau : en septembre 2013 déjà, une enquête coup de poing d’UFC que choisir précisait que la région bordelaise comptait le plus important taux de contamination aux résidus de pesticides. A l’époque, les chiffres de l’étude allaient de 441 microgrammes par kilogramme à 1682 microgrammes par kilos pour un vin rosé, soit 3364 fois plus que la norme appliquée à l’eau potable. 

Un nouvel arrêté préfectoralDans la journée, la préfecture a répondu à la remise de cette pétition. Dans un communiqué publié ce mardi, elle a annoncé le renforcement de l’encadrement de l’épandage au cours de la prochaine campagne de traitement de 2016. Elle précise aussi que « dès 2014, le préfet de la Gironde avait pris des mesures par arrêté du 23 juin pour encadrer le traitement des vignes aux abords des écoles. Une distance minimale de 50 mètres avait été introduite par précaution ». Ces dispositions seraient donc renforcées, puisque ce nouvel arrêté devrait étendre les mesures de précautions à d’autres établissements accueillant des enfants (comme les crèches ou les garderies) en plus des écoles et encourager l’effort des viticulteurs dans l’utilisation de matériel limitant la dispersion des produits. Cet arrêté devrait être prochainement soumis à la consultation du public.

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