Un Cyrano en marcel empanache le TnBA


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Un Cyrano en marcel empanache le TnBA

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 21/02/2013 PAR Lise Gallitre

Que ceux qui pensent ou espèrent voir feutres, plumes capes et épées soient ici prévenus, ce ne sera pas le cas, ou un tout petit peu. Pendant plus de deux heures, c’est en marcels, joggings, tee-shirts informes et autres pyjamas que Cyrano et comparses se répondent en alexandrins. La raison? Tous évoluent dans l’ambiance froide et confinée d’un service psychiatrique, le réfectoire? la salle commune? On ne sait pas vraiment. Quoi qu’il en soit, c’est bien la pièce de Rostand qui se joue en ce moment au TnBA, les personnages sont tous là, de Cyrano à Roxane en passant par Christian ou Le Bret et le texte, ce fameux texte, est là lui aussi et c’est tant mieux. On regrettera cependant certains choix de mise en scène où gags et jeux de mots vulgaires sont de trop et n’ajoutent rien au propos. Il est en effet des textes qui se suffisent à eux-mêmes, si bien qu’ajouts et surenchère quels qu’ils soient ne passent pas vraiment la rampe. Cyrano de Bergerac est de ceux-là, incontestablement.

Cyrano/Torreton, un nez à nez renversantPendant 2h25, il est là, bien là. Dans ce décor très moderne, Philippe Torreton campe un Cyrano aux allures de maniaco-dépressif assez époustoufflant. Endossant ici l’un des rôles les plus imposants du répertoire français (plus de 1600 vers), il domine la pièce de bout en bout et donne aux alexandrins de Rostand une ampleur remarquable. Des désormais mythiques « pic, cap et péninsule » à la tirade des « non merci! » en passant par le terrible « grâce à vous une robe a passé dans ma vie », il est un Cyrano plein de panache . Si le reste de la distribution est lui aussi convaincant, notons ici une petite déception quant à l’interprétation que Maud Wyler fait de Roxane. Dans ce contexte hospitalier choisi par D.Pitoiset, cette dernière peine à exister vraiment tant elle semble dépassée par le rôle qu’elle incarne; elle donne alors à sa Roxane des allures d’infirmière un peu peste assez loin de la Roxane précieuse de Rostand. Dommage.

Cyrano de Bergerac, texte d’Edmond Rostand, mise en scène de Dominique Pitoiset; au TnBA du 20 février au 2 mars.

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