Le combat de deux mythes
Une douce musique à la Craig Amstrong, les lumières s’éteignent peu à peu et la fureur peut commencer. Car si vous vous attendez à une mise en scène classique en costume d’époque, vous allez vite désenchanter. A peine vêtus de blanc, ces onze comédiens vont interpréter à tour de rôle, les deux héros, une façon originale d’aborder le récit. Autour d’un cercle de terre dans lequel ils vont évoluer, seul monde dans lequel ils peuvent se toucher, se détester, se soumettre ou se dominer, Penthésilée et Achille vivent un amour interdit, passionnel, destructeur. Et cette fureur amoureuse est le point de départ de la conception scénographique.
Mise en scène violemment virtuose
Ca hurle, ça court, ça frappe, ça mime du sexe; Penthésilée et Achille se coursent contre un amour mortel et sont à bout de souffle. Tout comme le spectateur. Le texte peut rebuter par ses tournures anciennes quasi étrangères pour nous au XXIème siècle, les comédiens l’abordent avec grâce et nous le transmettent sans faute. Et, devant tant de générosités, de formes, de talents, on ne peut que s’incliner devant leurs prouesses physiques et dramatiques. Mais on peut regretter un côté trop provocateur (on pense parfois à Jan Fabre sans tomber dans cet excès choquant), et Penthésilée à bout de souffle est à mettre devant les yeux d’un public averti. Quoiqu’il en soit, si vous aimez le théâtre classique revisité, les histoires d’amour destructrices, ou bien découvrir les talents de demain… vous avez frappé à la bonne porte.
Penthésilée, à bout de souffle
Durée : 2 heures,
du 2 décembre au 11 décembre,
renseignements : www.tnba.org
Photo : Didier Peucelle
Damien Gouiffes