Portrait : I CAN FLY fait revivre les légendes locales


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 07/07/2015 PAR Romain Béteille

Cheveux mi- longs, décrit sur la bio du site internet du studio comme un passionné de cuisine, Aymeric Castaing semble plutôt excité à l’idée de lancer le nouveau bébé d’I Can Fly, une application qui mêle plusieurs médias : l’animation, l’histoire sonore ou encore la réalité augmentée. Il est l’un des co-fondateurs du jeune studio qui a vu le jour en 2002, fondé avec deux autres amis depuis le primaire. Ils viennent d’univers très différents : la publicité, la production mais aussi la musique. Aymeric, lui, était ingénieur du son et s’occupait de la production de groupes locaux, mais a toujours gravité autour de l’animation. « On est parti avec un tout petit capital de 8000 euros, mais on n’a pas réfléchi et on s’est lancés. C’est comme quand on fait une randonnée, une fois qu’on est en haut, on se retourne et on voit le chemin qu’on a parcouru. Mais on avait dès le départ une envie d’entreprenariat, ensuite, on s’autogère ». Au départ balbutiante, la société formée entre Londres, Paris et New York revient s’installer à Bègles, en Gironde, les trois jeunes fondateurs étant originaires du Bassin d’Arcachon. 


Des légendes en direct

A la suite d’un périple à San Antonio, ils rencontrent Tony Parker et se lancent dans leur premier projet, la série animée « Baskup » qui comptera deux saisons. En parallèle, ils développent plusieurs projets de commande. Mais leur prochain projet, qui débarque sous la forme d’une application mobile le lundi 13 juillet prochain, risque bien de faire un véritable carton au niveau local. Pour faire simple, le studio a répondu en 2014 à un appel à projet « tourisme innovant » proposé par le Conseil régional d’Aquitaine. En tout, 145 000 euros leur ont été attribués pour créer une « chasse aux légendes ». A destination des enfants, l’application amène les familles à faire de véritables balades sur le territoire régional jusqu’à la tanière de créatures mythiques telles que Tartaro, le fameux cyclope basque dans la grotte d’Harpéa. Sur place et grâce à un système de géolocalisation, la créature apparaît alors sur l’application (OS et Androïd) en réalité augmentée, et on peut même interagir avec lui en tapant sur l’écran. 

 
Elle emploie environ 25 personnes au quotidien

 « A l’intérieur, une vingtaine d’animateurs s’activent, dans un local peuplé de posters de comics, de figurines de la pop culture qui trônent sur les bureaux.

Une idée, des projets

Pour l’instant, le premier volet qui sortira lundi prochain sera consacré au Pays Basque, mais deux autres applications locales devraient voir le jour d’ici la fin de l’année ou début 2016, concentrée sur la Dordogne et la citadelle de Blaye. « On est parti d’une histoire, qu’on a travaillé avec Claude Labat, qui est un expert des mythes et légendes du Pays basque, et on a transformé l’histoire en conte. On a commencé ça en janvier, car le but était de ne pas rater la saison touristique », commente Aymeric Castaing. En tout, 4 légendes seront le point de départ de l’application, mais le projet est encore balbutiant. « Si on trouve d’autres partenaires, on pourra développer d’autres légendes et rajouter du contenu, ou pourquoi pas développer des produits dérivés comme des t-shirts. On compte beaucoup sur le salon du e-tourisme de Pau en octobre pour démarcher autour de ce projet-là ». 

Le studio est d’ailleurs en partenariat avec les Offices de Tourisme de la région, et chaque histoire bénéficie également d’une version en langue régionale. « Pour nous, c’était important de greffer la dimension des langues régionales, parce qu’il y a un besoin de les faire vivre aujourd’hui », confirme le directeur associé. Dans les cartons, il y a l’idée de développer une série animée en format court sur « La Chasse aux légendes » dans toute l’Europe, d’éditer une BD et un livre, et pourquoi pas de développer des cartes à jouer à l’effigie des créatures légendaires qui peuplent nos livres de contes, le tout visant à toucher le marché international. « France Télévision est au courant de l’idée d’une série animée », glisse Aymeric, sourire malicieux aux lèvres. Développée conjointement avec la société Shiny Pix pour la partie technique, l’application pourrait donc s’étoffer si la formule prend. 

Des jeunes qui veulent grandir

Mais ce coup de poker réfléchi ne freine pas les ambitions du studio béglais : « notre objectif à long terme, c’est de développer encore notre maîtrise des différents supports tout en restant cohérents sans être des objets marketing ». En tout cas, ce n’est pas les légendes qui manquent, preuve en est la multitude de livres qui sortent chaque année dans les régions autour des mythes locaux. « On peut partir sur tout un territoire, aller chercher des éléments précis de la nature, travailler avec les municipalités et les pays étrangers… On prend les enfants au sérieux ». Au vu de la petite démo présentée, le pari a déjà l’air en partie tenu.  Le studio a beau développer des projets à destination de la jeunesse, il ne cesse de vouloir grandir pour de bon. Mais I Can FLY compte aussi sur l’agrandissement de l’Aquitaine en 2016 pour conquérir de nouveaux marchés. « Évidemment, on compte beaucoup sur la grande région. On pourrait s’agrandir, former de nouveaux partenariats, et pourquoi pas monter une antenne à Angoulême, qui reste largement en avance en termes d’économie créative et d’animation. Pour l’instant, l’aide de l’aquitaine au secteur de l’animation (environ 60 000 euros de subventions) n’est pas adaptée au marché. Une minute d’animation, ça coûte environ 10 000 euros… « . D’où les grands espoirs. 

Quant aux légendes, elles prendront bientôt vie au travers de ces quatre visites touristiques en réalité augmentée, une manière ludique et éducative de découvrir le patrimoine régional. Et en voyant les bouilles sympathiques des premiers personnages créés en à peine 6 mois, on se dit que l’idée d’un succès ne paraît pas si folle. I CAN FLY, futur challenger des cours de récré ? C’est tout le mal qu’on leur souhaite. 


L’adresse : http://www.icanflygroup.com/
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