Rugby: Bordeaux-Bègles-Gironde, un nouveau né qui cherche parents


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Rugby: Bordeaux-Bègles-Gironde, un nouveau né qui cherche parents

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 28/11/2007 PAR Joël AUBERT

« Sportivement, nous sommes sur la bonne voie », assure Laurent Marti, président de l’Union SBCABBG. Après cinq journées de championnat, le club pointe pourtant à la 14ème place, à la limite de la zone rouge. « Le calendrier ne nous a pas été favorable », tempère Laurent Marti. Il est vrai que l’Union a déjà rencontré les trois monstres de la Pro D2 : le Metro Racing, Agen et Toulon : « nous sommes contents : nous avons un groupe de jeunes joueurs vaillants », rassure le président. On est toutefois encore loin des objectifs affichés en début de saison : le milieu de tableau à l’issue du championnat et le Top 14 d’ici trois ans.

Argent public : jouons collectifs !

« Pour remonter en Top14, il faut des moyens », clame Frédéric Martini, le prédécesseur de Laurent Marti à la tête du club. Le budget de quatre millions d’euros de l’Union est le 11ème de Pro D2. « Les collectivités ont fait des efforts l’année dernière ; il faut qu’elles aillent au-delà », continue-t-il en notant « le vrai problème de politique sportive à Bordeaux ». La partdes collectivités territoriales représente 7% du budget de l’Union. A la mairie de Bordeaux et au Conseil Général, on botte en touche : « nous ne sommes pas un sponsor », déclare Jean-Marie Fargeas, directeur adjoint du service de sports du Conseil Général. Saluant « l’action de [s]on ami à la tête du club », il regrette toutefois que Frédéric Martini fasse « l’amalgame entre un sponsor et une collectivité territoriale ». Joël Quancard, adjoint au maire de Bordeaux chargé des sports, joue la même partition : « ce n’est pas le rôle de la mairie de Bordeaux que de sponsoriser les clubs professionnels ». « On nous raconte toujours la même histoire, s’enflamme Frédéric Martini. Pourquoi ne pas donner la compétence sportive à la CUB, comme ça se fait très bien à Montpellier ou ailleurs ? ». Guy Accoceberry, ancien demi de mêlée de Bègles qui soutient aujourd’hui l’Union, a sa réponse : « les collectivités qui ne mettent pas de billes, il faut les comprendre, avec tout ce qui s’est passé. Il y a longtemps que l’on a pas entendu parler du rugby girondin de façon positive ». « Il n’y a pas de grande équipe sans effort partagé. Chez certains, c’est un mécène qui prend l’entreprise en charge. Chez d’autres, les collectivités subventionnent grassement. La solution est au milieu », résume Laurent Marti, le nouveau président.

Club de rugby cherche partenaire privé désespérément

« Le club coûte beaucoup d’argent à Laurent. S’il se lasse, l’Union va tomber en décrépitude », souffle Frédéric Martini, qui connaît bien le problème. Il faut convaincre d’autres investisseurs ». Mercredi 21 novembre, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux et l’Union signaient une convention pour un montant de 65 780 euros. Objectif : « renforcer le soutien apporté au Club pour construire une grande équipe professionnelle capable de jouer durablement dans l’élite du rugby national ». Il s’agit également, toujours selon la CCI « de les accompagner dans la recherche de nouveaux partenaires privés ». « On avance, ça progresse », se félicite Marti. « Mais il nous faut encore trouver des investisseurs majeurs », nuance-t-il. « Beaucoup d’entreprises ont préféré investir dans la Coupe du Monde. Aujourd’hui, c’est plus difficile pour aller chercher des partenaires. On est obligé de trouver des sponsors en dehors de la Gironde », explique Martini. Joël Quancard lui fait écho : « il n’y a pas d’entreprise assez solide à Bordeaux pour mettre les trois millions d’euros par an. Il faut séduire une grosse entreprise comme AXA, ou d’autres. Un jour ça marchera. Je ne vois pas pourquoi ça ne marcherait pas », affirme-t-il, convaincu.

Pourquoi tant de haine ?

Tous ne supportent pas le XV girondin avec le même enthousiasme que le lion Léo, mascotte de l’Union. Joël Quancard, ancien président du Stade Bordelais, semble particulièrement bien placé pour analyser les obstacles à la bonne marche du club. «Je n’ose même plus me rendre à Sainte-Germaine. On m’y traite de traître aux Mânes ancestrales du Stade », déplore l’adjoint d’Alain Juppé, avec un sens certain de l’héroï-comique. « Au Stade Bordelais, certains n’ont pas compris, reconnaît Frédéric Martini. Au sujet du stade notamment, il y a eu quelques déchirements ». L’Union a définitivement élu domicile cette saison, à André Moga, l’antre de Bègles,de feu Musard théâtre des exploits du club à damiers. L’année dernière en revanche, Bègles et Bordeaux accueillaient, tour à tour, les matchs du club. « Pour ceux qui sont restés, tout va bien », tempère calmement Laurent Marti. Il avertit toutefois que « la porte est grande ouverte dans les deux sens ». La verve facétieuse duLandais Guy Accoceberry invite à relativiser : « Bayonne-Biarritz ! Dax-Tyrosse ! En voila des tensions ! Mais Bègles et le Stade Bordelais ! On ne peut pas parler de rivalité ! ».

Nom de nom de nom !


USBCABBG : autour du nom se cristallisent les rancœurs, chaque parti tenant fermement à ce que persiste l’ancien. Tous sont pourtant d’accord sur une chose : ce nom n’en est pas un. « On est ridicule avec cette histoire de nom, maugrée Frédéric Martini. A terme, il faut absolument que ce club s’appelle les Girondins de Bordeaux Rugby. Ca existe au rugby à XIII, au handball, au football : ça donnerait une identité au club. C’est un nom qui coule de source. Mais il appartient au foot et à M6. Peut-être que certains n’ont pas envie… », lance-t-il avec amertume. «Tout le monde sait que le nom n’est pas bon », soupire Laurent Marti. Il promet « que le club sera rebaptisé à la fin du printemps ». D’ici là, l’Union aura terminé sa saison.
Photo : USBCABBG

Léo Peresson

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