« De quoi vivent les territoires girondins ? » Pour répondre à cette question, les chercheurs ont voulu dépasser les analyses classiques portées sur l’emploi et les richesses créées sur un territoire. L’objectif était plutôt ici de retracer la circulation des richesses, au sein de la Gironde.
Pour cela, les statisticiens ont divisé le département en six territoires distincts, appelés « Schémas de cohérence territoriale » (SCoT), une échelle habituellement utilisée par la DDTM. L’étude se concentre sur deux variables : le revenu médian de chaque ScoT et son potentiel fiscal, en d’autres termes, les ressources fiscales pouvant être mobilisées par les communes, sorte de « richesse fiscale » d’un territoire.
« Une machine à flux »En confrontant ces deux indicateurs, les disparités de richesse apparaissent d’autant plus clairement entre les territoires girondins. Les territoires « doublement riches » combinant un revenu médian et un potentiel fiscal élevés s’opposent aux « communes fragiles », pauvres et peu attractives. Schématiquement, l’aire métropolitaine bordelaise et son prolongement sud-ouest jusqu’au bassin d’Arcachon contre les frontières du département, à l’est.
L’étude plus précise des sources de richesse des territoires girondins permet alors de dessiner l’impact économique de la métropole bordelaise sur les territoires alentours. « Les flux financiers suivent les flux migratoires » précise Carole Pourchez chef de pôle projet pour la mission observation des stratégies territoriales de la DDTM33.
Au cœur de ces dynamiques, Bordeaux Métropole fait figure de carrefour des revenus. « Une machine à flux » qui rejette plus de richesses qu’elle n’en capte, pour Carole Pourchez, au bénéfice de sa couronne périphérique, puis de tout le département.
Cette vision, tout en mouvements, de la métropolisation a permis de mettre en évidence trois modèles de développement local en Gironde. Le profil métropolitain, spécifique au SCoT de l’Aire métropolitaine bordelaise, le profil résidentiel et touristique, à l’image du SCoT du Bassin d’Arcachon, et enfin, le profil orienté vers les activités productives et agricoles, comme le SCoT du Grand Libournais.
Trois grands types de territoires interdépendants malgré leurs spécificités, qui doivent trouver leur propre équilibre pour se développer.