Citoyens, élus, associations et professionnels se sont retrouvés hier à la maison écocitoyenne de Bordeaux pour une table ronde sur l’avenir énergétique en Aquitaine. Tous dépositaires du même constat, ils ont déploré le large monopole des énergies fociles polluantes dans le mixe énergétique national. Pour eux, une transition est non seulement nécessaire mais inévitable. Ils résument leur projet en trois mots : sobriété, efficacité et renouvelable. Un triptique qui pourrait créer pas moins de 600 000 emplois en France sur quinze ans. Sobriété, pour réduire de 20% notre consommation, supprimant les activités qualifiées superflues. Efficacité, en initiant une rénovation générale du bâtiment à l’heure où 22 millions de logements sur 33 en France ont été construits avant 1975, une époque où aucune réglementation environnementale ne contraignait les constructeurs. Renouvelable, pour passer d’énergies de stock polluantes et vouées à la disparition à des énergies de flux, propres et intarissables comme le solaire, qui apporte à la Terre 10 000 fois la quantité d’énergie que l’activité humaine requiert.
Pour Yohan Didier, développer un volet indépendamment des deux autres est absolument inenvisageable : « dire aujourd’hui que l’on va passer au tout renouvelable sans changer nos modes de consommation est une fumisterie ». Avec son association Virage Énergie Aquitaine, créée en 2011, il cherche à proposer la meilleure transition possible pour la région. Une transition qui devra mettre tous les atouts du territoire à son service, parmi lesquels la biomasse, avec une importante filière bois dans les Landes, mais aussi la géothermie, les déchets agricoles, la géologie et bien sûr l’éolien, dont Claudio Rumolino, de l’entreprise béglaise Valorem, rappelle que « le coût intégral de fabrication et de démantèlement d’un engin est amorti en moins de neuf mois ».