Quand la police écrit sur les passeports des roumains pour pouvoir les expulser


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Quand la police écrit sur les passeports des roumains pour pouvoir les expulser

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Temps de lecture 1 min

Publication PUBLIÉ LE 27/10/2007 PAR Nicolas César

Le 13 août 2007, L.D, un jeune roumain de 15 ans, errant et affamé, a été contrôlé par la police à Cenon. Sur son passeport, les officiers de police ont écrit de façon manuscrite : « contrôlé par la police nationale pour mendicité » (le lieu et la date sont indiqués). L’opération a été renouvelée à deux reprises : le 17 août et le 20 septembre. « Ce qui est parfaitement illégal », souligne son avocat, Me Landete. Mais, visiblement, pour la police française, la fin justifie les moyens. Car, au bout de deux ou trois inscriptions pour mendicité, il devient possible de renvoyer les Roumains dans leur pays pour « trouble à l’ordre public » ou « défaut de ressources ».

Suspendu de passeport pendant cinq ans

Et, ils ne sont pas prêts de revenir, puisque le droit roumain prévoit que si l’un de leurs citoyens a été expulsé de France pour des faits de mendicité, leur passeport est susceptible d’être suspendu par la Roumanie pendant cinq ans. Sauf que là, en l’occurrence, ce jeune roumain n’est pas expulsable… Il est mineur… Ceci montre à quel point la pratique semble se généraliser. Ces faits sont clairement avérés. Nous sommes en possession de photocopies de ces passeports avec les inscriptions. Et cet exemple n’est pas du tout isolé. Les mêmes agissements ont eu lieu à Bayonne ou encore à Limoges. Dans ce cas précis, Me Landete a déposé plainte auprès du tribunal pour « acte de détoriation ou dégradation de l’autorité publique ». La réponse du procureur de la République de Bordeaux n’a pas tardé. Un mois après seulement, l’affaire a été classée sans suite… « Il n’y a probablement pas eu d’enquête. D’ailleurs, il n’y avait aucune justification de la part du procureur » déclare t-il, indigné. En attendant, ce jeune à 15 ans, est toujours dans la rue,et sans doute en danger. Il n’a pas été placé en foyer. « Il n’a pas de téléphone, d’adresse. Aujourd’hui, je n’ai aucun moyen de le contacter. » précise Me Landete. Pour tenter de lui venir en aide, un dossier a été ouvert auprès du défenseur des enfants.

Nicolas César

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