Proto habitat : une idée de l’habitat écologique et social


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Proto habitat : une idée de l’habitat écologique et social

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 06/10/2020 PAR Yoan DENECHAU

Exit le logement spéculatif et place au logement modulable et écologique à dimension sociale. Un parti pris osé, quand les prix de l’immobilier explosent dans les grandes villes. C’est pourtant le choix qu’ont fait Frédérique Barchelard et Flavien Menu, tous deux architectes et pensionnaires de l’Académie de France à Rome, la Villa Médicis. L’une sort du monde de la peinture et du design, l’autre est diplômé de Sciences Po Paris et spécialiste des affaires urbaines, à la croisée entre la politique, l’économie et l’architecture. Ils ont imaginé ce qu’ils appellent leur « deuxième bébé » : Proto Habitat. Le bâtiment est installé à Bordeaux dans le cadre des Rencontres Woodrise, cycle de conférences, débats et expositions sur la filière bois.


« Innover avec un matériau historique et écologique »

Le Pavillon est un bâtiment en bois modulable de huit mètres de haut. Tantôt bureau, tantôt logement au gré de ses occupants. L’intérieur – 45 à 90 mètres carrés de surface habitable pour un seul bloc – peut lui aussi être modulé selon les désidératas. « C’est l’avantage du bois, précise Flavien Menu. C’est le matériau de construction le plus ancien que nous connaissons, mais aussi le plus simple à utiliser et le moins polluant ». En effet, le pavillon, dont chaque composant a été préfabriqué, a été monté dans le Jardin Public en cinq jours. Pour ce qui est de la dimension environnementale, la totalité du Pavillon, y compris les isolants, sont en bois issu de Nouvelle-Aquitaine ou d’Occitanie. Par ailleurs le bâtiment ne nécessite pas de fondations.

Pour les deux architectes, le Pavillon Proto Habitat remet en question les codes actuels de l’immobilier. « Nous sommes contre la financiarisation du logement. Nous avons imaginé un logement abordable et qualitatif », raconte Flavien Menu. Le Pavillon a nécessité un cahier des charges complexe, mais qui d’après ses concepteurs structure la filière bois régionale et génère de l’économie. En effet, pas moins de 23 partenaires, économiques comme institutionnels, ont été mobilisés par le projet Proto-Habitat. Au total, le coût de production de Proto Habitat (hors recherche et développement) ne dépasse pas les cent mille euros. Par ailleurs, les coulisses de l’élaboration du Proto-Habitat et le message que porte sont dévoilées dans une exposition abritée dans les locaux d’arc en rêve centre d’architecture, dans le même entrepôt que le CAPC (Rue Ferrère). L’exposition « Proto-Habtitat fabriquer hautrement, du prototype à l’habité » est disponible jusqu’au 03 janvier 2021.


Proposer un logement qualitatif, abordable et durable par le bois

Le côté modulable et écologique du Pavillon séduit les élus des collectivités partenaires du projet. « Je me retrouve totalement dans les valeurs de votre projet. Vous êtes les représentants d’une architecture d’avenir », adresse Pierre Hurmic aux deux architectes. Le Maire de Bordeaux, qui veut faire de sa ville un territoire durable, veut mettre l’accent sur l’accès au logement, notamment pour casser l’explosion des prix. « Nous avons déjà commencé à y travailler, à travers la mise en place de l’encadrement des loyers, par exemple », précise l’élu.

Muriel Boulmier, présidente de l’Union régionale HLM voit elle aussi Proto Habitat d’un bon œil. « le bois vient de Marmande ou de Casteljaloux, le cœur de la forêt, ma patrie », s’amuse la lot-et-garonnaise. Selon elle, le bois est un outil formidable pour offrir un logement abordable, confortable et durable. L’URHLM est d’ailleurs en discussion avec la filière bois régionale sur ce sujet. « Nous devons développer sur l’habitat bois en Nouvelle-Aquitaine », insiste-t-elle. Elle est rejointe sur ce point par Alain Rousset, Président du Conseil Régional. Le bois apparaît d’ailleurs comme une solution essentielle pour l’habitat, selon lui. « En séance plénière le 05 octobre, nous avons voté une charte pour réduire les perturbateurs endocriniens. Dans votre maison, la peinture, les isolants, ils sont partout. Le bois est une solution sur laquelle il faut miser, et pas seulement pour le logement », précise Alain Rousset.

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