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PUBLIÉ LE 25/03/2011 PAR Anne DuprezOn retrouvera entre autres les albums de la compagnie Créative, en grands témoins de notre temps parfois féroce. Des histoires toujours en profondeur, où les maux de notre société sont abordés avec la juste légèreté d’une main qui montre sans pour autant agresser, qui invite à s’assoir un moment, le temps de la lecture et de la réflexion. Ainsi « Comme un vol de papillon », écrit et illustré par Letizia Galli, aborde le douloureux problème de l’exil. Abdou, jeune garçon africain, grandit lentement dans une chaleur qui l’oppresse, encore aveugle aux possibles du monde. Il ne regarde pas encore plus loin que le bout de ses pieds, terreux et « gris de poussière ». Mais Abdou n’est pas seul : le vieux Massamba, son ami, l’initie peu à peu aux mystères de chaque être vivant, parvenu sur cette terre de diversités et de silences, et dont il faut apprendre à entendre les secrets. Et voici Abdou déjà en marche vers une route qui sera longue, difficile, mais, qui sait, porteuse d’un autre avenir. Massamba, par ses mots, influe l’espoir et la force de ne plus avoir peur de partir, rejoindre ceux qui déjà ont tracé la route de leurs pas ancestraux. Ainsi, dans un « taxi extraordinaire », dans le ventre d’un « insecte argenté » ayant des pattes à roulettes, Abdou s’envole. Ses propres ailes se déploient comme celles, légères, du papillon. Et si la peur est encore là, et avec elle, l’inconnu aux milles visages, l’heure de la transformation à sonné. Abdou vole vers un destin qu’il s’est choisi sans vraiment savoir s’il est pavé de solitude, mais acceptant la force impérieuse de se donner le droit d’essayer. Un livre pour « tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, ont atteint le pays de leurs rêves », pour ceux qui aussi en sont revenus insuffler leur souffle à leurs frères ; un livre en mémoire de ceux aussi qui, hélas, ont péri dans un abîme trop grand entre espoirs et cruelle réalité. En tous les cas un livre fort, de transmission et de courage.
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Le dimanche de Monsieur Pervenche, Jeanne Taboni Misérazzi et Mayanna Itoïz. Les P’tits Bérets éditions.
Dans un registre plus léger, et pour un public sensiblement plus jeune, les P’tits Bérets rééditent les aventures d’un tendre facteur, dans la collection « La tête sur l’oreiller ». Monsieur Pervenche, charmant petit bonhomme aux cheveux et à la barbe bleus, s’ennuie le dimanche. Sans doute parce que ce jour là, ses grosses lunettes rondes ne lui servent à rien: il n’ y a rien à voir, personne à qui parler, dans les tristes rues sombres dominicales. Lui vient alors l’idée d’aller chercher ces autres qui, sans doute, cachent leur propre ennui derrière leur porte close. Quelques papiers de couleurs glissés dans les boites aux lettres et aussitôt le lien se crée: on s’interroge, on sonne enfin chez le monsieur ou la dame d’à côté, la vie reprend. On se dit qu’on aimerait bien avoir Monsieur Pervenche comme voisin! Un petit livre, très attachant, contre l’ennui, et des illustrations magiques qui à elles-seules racontent beaucoup. Vivement Dimanche, avec Monsieur Pervenche!
Photos la compagnie Créative et les P’tits Bérets, tous droits réservés.
Anne DUPREZ
Salon du Livre Jeunesse, Le Bouscat.L’Ermitage Compostelle. Bus 29 depuis la place des Quinconces à Bordeaux.Samedi 26 mars 2011 de 10H à 13H et de 14H à 18H00.Nombreux auteurs en dédicace.Renseignements http://www.mairie-le-bouscat.fr/
