Nicolas Milhé et Marie Canet font la rentrée du Frac Aquitaine


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Nicolas Milhé et Marie Canet font la rentrée du Frac Aquitaine

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 02/10/2009 PAR Solène MÉRIC

Selon Claire Jacquet, Directrice du Frac Aquitaine, « Nicolas Milhé, pour son exposition Casus Belli, met l’art à l’épreuve de l’architecture « degré zéro », jamais loin des considérations guerrières ». Et la première sculpture de l’exposition, une fois qu’on en a fait le tour, donne le ton. De face, c’est un mur recouvert d’un large poster d’un paysage de montagne, au milieu duquel s’ouvre une étroite fente verticale. Mais plus qu’une fente c’est une meurtrière, typique de l’architecture de guerre médiévale. Le revers du mur, sa face brute, le confirme : c’est un abri, tout autant qu’un lieu d’attaque contre la menace extérieure.

Une paranoïa qui ne dit pas son nom
Tout aussi révélateur d’une paranoïa qui ne dit pas son nom, l’œuvre « Casemate », qui sous des airs de montagne enneigée, révèle un véritable bunker où des hommes en costumes débattent dans un bureau luxueux pendant que, plus bas, des militaires s’affairent autour de leur camion. Architecture militaire encore, avec l’installation « Bêta-sommergibili », qui reproduit à l’échelle 1/20ème une partie de la base sous-marine de Bordeaux, qui reprend pour l’occasion son nom d’origine, donné par les allemands et les italiens lors de sa construction en 1941.
La menace_ ou la paranoïa_ encore, avec l’œuvre « Constellation » qui entoure l’ensemble de l’espace de l’exposition de miroirs sur lesquels de multiple judas regardent le visiteur tout en dessinant, telles des étoiles, des cartes du ciel de six constellations.
Enfin, au milieu de ce « degré zéro » de l’architecture, une hyène naturalisée ricane et dans sa mâchoire entrouverte brillent deux dents en or. Ce symbole du cynisme et de « la loi du plus fort » renforce un peu plus le sentiment d’inquiétude sur une menace froide, ce « Casus belli » qui plane sans savoir ni quand ni comment il prendra forme.

« Futur »: un enchainement de six petits films
Et c’est bien la question de l’avenir qui taraude également Marie Canet. A travers une programmation de films et de vidéos alliant archive historique, cinéma expérimental, cinéma plus traditionnel, documentaire et performance, « Futur », postule selon l’artiste, « l’idée que le ciel (on retrouve les constellations de Nicolas Milhé, ndlr) est un écran de projection de nos désirs ». C’est une programmation d’une durée d’une heure, tout au long de laquelle se succèdent six petits films. Parmi eux Matthias Mudler montre la ville de Brasilia depuis sa création en 1971, à l’aide d’images de propagande d’époque mais aussi de sa propre réalisation, mêlant également des récits de sa propre histoire personnel. Intervient également un document d’archive sur la catastrophe aérienne du Zeppelin Hindenburg (grande source d’admiration à l’époque) qui s’écrase après avoir pris feu en plein vol le 10 mai 1937. A voir également dans cette programmation, un document de la réalisatrice afghane Lida Abdul qui fait référence à la chute du régime Taliban en filmant des hommes font tomber les ruines d’une maison à l’aide de cordes, avant d’en conserver une pierre, comme un refus d’oublier le passé…
Au final la question s’impose : le « Casus Belli » de Nicolas Milhé ne serait-il pas la paranoïa du « Futur » en manque d’utopie que nous laisse envisager Marie Canet ? A vous de voir, au FRAC Aquitaine, jusqu’au 19 décembre 2009.

Solène Méric

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