Lutter contre le Sida en Afrique: Allô, Allô, cinéma cadeau !!


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Lutter contre le Sida en Afrique: Allô, Allô, cinéma cadeau !!

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 01/12/2007 PAR Piotr Czarzasty

Le film, réalisé en 2006 par Patrice Raynal et David Foucher, vient s’inscrire dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre le sida programmée pour le 1er décembre. La soirée projection-débat a eu lieu la veille au Centre d’animation du Grand Parc en partenariat avec le Centre d’Accueil, de Consultation et d’Information sur la Sexualité (CACIS). Un mois et demi de tournage, deux ans de montage, deux langues locales à soustitrer, tout pour une durée de 52 min, dans lesquels les réalisateurs veulent nous rapprocher une association pas comme les autres.

De la prévention à travers le grand écran

L’association « Cinomade » est, comme son nom l’indique, un vrai cinéma « nomade ». Ses films par contre, semblent en décalage avec ce que l’on pourrait attendre d’un cinéma ambulant. L‘association, implantée au Burkina Faso depuis maintenant sept ans, se rend dans les villages les moins accessibles pour parler du problème du sida. En obtenant un accord au préalable du chef du village ou de son homoloque religieux, ils organisent une soirée cinéma-débat pour tous les habitants du village. Les villageois deviennent même les acteurs principaux du film montré au cours de la soirée ; car celui-ci est, en fait, un montage d’interviews micro-trottoirs, réalisées dans le village parmi ses habitants concernant les pratiques de l’usage des préservatifs.

Cela commence d’une manière discrète « Vous avez une jolie coiffure. » pour passer brusquement à un discours très direct « Quand vous couchez avec votre partenaire, c’est toujours avec une capote? » La question s’avère délicate. Les femmes interrogées ne veulent pas en parler ; les hommes, plus bavards, avouent sans scrupule qu’ils ne s’en servent pas, sans pouvoir néanmoins donner de réponse pourquoi. Une bonne majorité demeure toujours inconsciente du danger.

L’argent – un outil à double tranchant

10% de la populatruban rouge sidaion du Burkina Faso est estimée atteinte du VIH. Parmi elle, les jeunes femmes entre 15 et 25 ans ainsi que les personnes âgées seraient les plus touchées. Par la voix des villageois on apprend que l’argent en est le principal responsable. « Les filles couchent avec les vieux pour leur fric » s’indigne un jeune villageois. « les jeunes ne pensent qu’à coucher avec nous tandis que les vieux nous offrent un futur, ils peuvent nous soutenir et ils n’ont pas de sida » rétorque une jeune femme. Alors que l’argent devient un facteur de propagation du virus, on ne peut s’empêcher de constater qu’il semble en même temps avoir une valeur cruciale pour la continuation de la lutte contre le sida.

Le documentaire laisse une impression d’impuissance. Malgré tous les efforts de Cinomade et d’un intétêt croissant de la part des habitants du Burkina Faso, pour la prévention de la maladie, plusieurs obstacles semblent insurmontables. Les centres de dépistages du sida par exemple les plus proches par exemple, se trouvent à des dizaines de kilomètres des villages, il en est de même pour les pharmacies. Les habitants ne peuvent même pas se procurer des préservatifs, alors comment parler de prévention ?

Un enthousiasme utopique

« C’est surtout la question de sensibilisation et de prise de conscience qui est importante dans une première étape… » nous explique le réalisateur David Faucher « Il faut être un peu utopiste lorsqu’on les moyens tardent encore à venir. Nous voulions justement montrer ce grand enthousiasme « utopique » reignant chez Cinomade en dépit de difficultés » «Si on arrive pas à changer les comportements, on veut au moins susciter un débat » conclue enfin l’un des membres de Cinomade.

Piotr Czarzasty

photos: Aqui!; karloswayne

 

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