Lutte anti-pollution en mer : Français et Espagnols s’entraînent grandeur nature


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Lutte anti-pollution en mer : Français et Espagnols s'entraînent grandeur nature

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 25/05/2016 PAR Julie Ducourau

Il n’est pas si fréquent de voir d’aussi énormes navires mouiller au large du port de Capbreton. Même à 7 miles de la côte (13 km), les trois bâtiments ne pouvaient pas passer inaperçus. Le BSAD « VN Sapeur » affrété par la Marine nationale venu de Brest, l’Espagnol « Don Inda » de la Sasemar (société étatique de sauvetage et de sécurité maritime en Espagne) et le Motor Vessel « MonteArucas » de l’Agence européenne de sécurité maritime (EMSA) ont ensemble participé à l’exercice Gascogne 2016 qui avait démarré la veille par une assistance à navire en difficulté vers Saint-Nazaire.
Au total dix navires dont des bateaux de pêche de Capbreton et Bayonne, cinq hélicoptères, deux avions dont un espagnol, ainsi que des moyens de secours terrestres ont été mobilisés pour venir à bout des nappes de pollution représentées pour l’occasion par des balles d’écorces de riz colorées. Sur la plage, les hydrocarbures prenaient la forme d’un amas rosé gluant. Un exercice virtuel mais visuel. Petits boudins oranges et filets spéciaux pour les chaluts positionnés non loin des côtes ; plus au large, énorme pompe pour le « VN Sapeur » d’une capacité de stockage de près de 1.000 m3 et gros bras récupérateurs d’hydrocarbures pour le navire de l’EMSA. A chacun sa mission selon ses possibilités. Mais seule la présence de tous peut permettre de lutter efficacement le jour J, entre techniques d’écrémage (trier l’eau de mer du pétrole) ou de dispersion (brasser des produits chimiques pour dissoudre les pétroles légers).

Mobilisation de tous« Le plan Polmar (déclenché en cas de pollution marine accidentelle), c’est une course contre la montre, il faut pouvoir mobiliser tous les acteurs nationaux et internationaux, étatiques et privés pour ramasser le maximum de pollution au large avant qu’elle n’arrive sur les côtes », a expliqué l’Amiral de Oliveira, préfet maritime qui supervisait l’exercice. Les contacts avec les services européens et espagnols sont primordiaux et entretenus toute l’année. L’EMSA peut affréter une dizaine de navires anti-pollution n’importe où sur zone en 24 à 48 heures maximum. Et grâce au plan Biscaye avec l’Espagne, la mise en commun des moyens se fait sous l’autorité d’une seule personne, espagnole si cela se passe au sud et française si c’est ici.
A l’époque du Prestige, « il manquait un partage d’informations et de la communication entre responsables : depuis dix ans, de gros progrès ont été faits », a fait valoir M. de Oliveira, soulignant que l’épisode du Modern Express qui a chaviré et dérivé en début d’année pendant une semaine en Atlantique, a « montré des prises de contact fluides et instantanées ». « On sait à quel point la coordination est essentielle », a aussi relevé la préfète des Landes, Nathalie Marthien qui a salué la mobilisation des chalutiers de Bayonne et Capbreton au côté du maire de la cité portuaire landaise, Patrick Laclédère. « La symbolique de faire participer les populations civiles est essentielle », a-t-elle dit, l’occasion d’appeler aussi les villes littorales à travailler sur les Plans communaux de sauvegarde (plans d’urgence) en les complétant sur le volet Polmar. Dans cet objectif et afin de gérer aux mieux les relations entre les services en mer et les relais à terre en cas de pollution majeure, une trentaine de personnels locaux ont d’ailleurs été formés mercredi aux nouvelles méthodes de dépollution car les matériels utilisés aujourd’hui sont de plus en plus techniques.
Une façon d’anticiper au mieux les futures pollutions qui arriveront sans doute un jour ou l’autre vu le trafic et le gigantisme des bateaux qui se croisent dans l’Atlantique.



Chalutier Capbreton

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