Lunes martiennes: Bordeaux participe à la conquête de Phobos


En septembre 2026 sera lancée la mission MMX, qui a pour objectif de prélever des échantillons sur Phobos, l'une des deux lunes de Mars. Le laboratoire d'Astrophysique de Bordeaux a participé à la conception de l'un de ses instruments clés : MIRS.

NASA/JPL-Caltech/University of Arizona

Vue de Phobos par la sonde Mars Reconnaissance Orbiter.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 06/06/2024 PAR Manon Gazin

Ramener sur Terre un échantillon de sol de Phobos, l’un des deux satellites naturels de Mars : prévue pour septembre 2026, la mission Martians Moons Exploration (MMX), portée par l’agence spatiale japonaise (JAXA), a pour objectif principal de déchiffrer l’origine des lunes martiennes, Phobos et Déimos. Et ce, afin de fournir des informations sur la formation des planètes et sur les conditions d’apparition de l’eau sur les planètes de type terrestre.

Lancée en coopération avec les agences spatiales française (CNES) et allemande (DLR), la mission a fait appel à la France pour la conception d’un instrument en particulier : MIRS (acronyme pour MMX InfraRed Spectrometer). Le laboratoire d’Astrophysique de Bordeaux a participé à la conception de ce spectromètre infrarouge, qui permettra de déterminer la composition des roches de surface de Phobos et Déimos. Après cinq années de travail, qui ont impliqué une dizaine de laboratoires français, MIRS a été livré au Japon le 21 mars dernier, avant d’être validé le 5 avril.

En savoir plus sur l’origine des deux satellites 

Pourquoi Mars est aujourd’hui si différent de la Terre ? Y a-t-il eu par le passé de la vie sur cette planète ? Phobos était-il un astéroïde qui a été « capturé » par Mars, ou en a-t-il été éjecté suite à un impact géant ? « Pour répondre à ces questions, on va aller regarder de près. Ça veut dire envoyer une sonde qui va s’approcher pour faire des observations à distance. Et dans le cas de MMX, prélever un échantillon sur place. C’est quand même une première d’arriver à faire ça », explique Pascal Bordé, directeur du laboratoire d’Astrophysique de Bordeaux.

« Mars est particulièrement fascinante comme planète. De par sa proximité avec la Terre, et le fait qu’elle soit plus abordable que Vénus, dont les conditions sont vraiment difficiles sur place ».

Pascal Bordé

MIRS a été livré au Japon le 21 mars, avant d’y être validé le 5 avril.

« Il y a tout un ensemble d’instruments qui sont embarqués dans la sonde. Et parmi eux, un spectromètre infrarouge », complète-t-il en faisant référence à MIRS. « À partir de la lumière captée, et de son analyse, on détermine la composition des roches de surface ». Des analyses primordiales pour en savoir plus sur l’origine des deux satellites naturels de la planète rouge.

« On imagine que la Terre a été impactée par un corps de la taille de Mars, et que ça a résulté en la formation de la Lune. Donc les questions similaires se posent pour Mars, et notamment pour Phobos », souligne Pascal Bordé. « L’intérêt d’analyser la composition est de rapprocher cette composition des familles d’astéroïdes connues ».

Fabriquer le cerveau électronique MIRS

Orbitant à seulement quelques 6000 km de Mars, Phobos reste plus proche du sol de la planète que tout autre satellite naturel dans le Système solaire. L’astre est également légèrement plus grand que Déimos, avec des tailles qui ne dépassent pas 27 km pour le premier et 15 km pour le second. 

Le laboratoire d’Astrophysique de Bordeaux a été en charge de l’électronique et de l’informatique de bord de MIRS. « On sait très bien faire tout ce ce qui est commande, contrôle, pilotage, d’instruments embarqués », affirme son directeur. « Un instrument comme ça a besoin d’un cerveau électronique pour fonctionner. Et nous, on le fabrique ». Le laboratoire avait ainsi participé à la conception de SuperCam, l’un des instruments équipant le rover américain Perseverance, qui explore la surface de Mars depuis 2021. 

Rendez-vous à présent en 2031, date prévue de retour sur Terre de la mission. 

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