Les tourments romantiques de Giselle sur la scène du Grand Théâtre de Bordeaux


S. Colomyes

Les tourments romantiques de Giselle sur la scène du Grand Théâtre de Bordeaux

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 02/07/2011 PAR Bérénice Robert

Le rideau se lève sur un décor plutôt classique, deux maisonnettes dans un paysage boisé. Peut-être pour ne pas distraire l’attention du spectateur de la performance remarquable des danseurs, avec une mention spéciale pour Emmanuelle Grizot, étoile du ballet époustouflante en Giselle et Igor Yebra, lui aussi étoile et qui incarne pour sa part Loys. Giselle, Loys (également Albert, duc de Silésie), mais aussi Hilarion et Bathilde, voilà donc les quatre principaux protagonistes du premier acte, dans lequel l’on passe à leur suite tour à tour par la joie, la jalousie, le désespoir, la folie et la mort. Joie d’abord, celle de Giselle et de Loys, les deux amoureux transis, qui se lancent dans des pas de deux surprenants de légèreté et de virtuosité. Une joie que Giselle n’hésite pas à communiquer à ses compagnes qu’elle entrainera dans sa danse, mais aussi à la princesse Bathilde à l’occasion d’une halte de cette dernière. Jalousie ensuite, chez le garde chasse Hilarion, également tombé sous le charme de la belle paysanne et qui oeuvrera malgré lui à la fin tragique de Giselle en lui révélant la véritable identité de Loys. Enfin, le désespoir et la folie de Giselle, suite à la découverte du secret de Loys. Le coup fatal sera porté par Bathilde, qui reconnaît en lui son fiancé. Dans la dernière scène dramatique de ce premier acte, Giselle erre au milieu des villageois, cheveux défaits et meurt dans un dernier soubresaut sous les yeux désespérés de sa mère, mais aussi d’Albert et d’Hilarion.

Une représentation acclamée par les spectateurs

Le deuxième acte fait entrer le spectateur dans l’univers aérien des Wilis, ces êtres immatériels, esprits de fiancées mortes abandonnées par leur prétendant. Là non plus, riend’extravagant dans la mise en scène, c’est le cadre sombre d’une forêt embrumée au milieu de la nuit qui sert d’écrin au solo (très applaudi) de la reine Myrtha, apparition fantasmagorique d’une blancheur immaculée qui virevolte avec légèreté et élégance entre les arbres. Rejointe par ses consoeurs, dont fait maintenant partie Giselle, elles forment une terrible armée vengeresse qui attire les jeunes gens un peu trop téméraires dans une ronde mortelle, dont sera victime Hilarion. Albert, lui, aura plus de chance : le spectre de Giselle fera tout pour lui permettre de survivre jusqu’à l’aube, l’entrainant dans un pas de deux, dans lequel la grâce de Giselle n’a d’égal que la puissance du duc. Elle disparaît lorsque le jour commence à poindre, dans une dernière étreinte passionnée. Et jusqu’à la dernière note, l’histoire de ces deux amants a maintenu en haleine le public, qui n’a repris ses esprits que pour faire une ovation (méritée) aux artistes.

Saluons, pour finir, la prestation de l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine qui, sous la baguette d’Ermanno Florio, a été la voix des danseurs et le vecteur indispensable des émotions qui les traversent.

Bérénice Robert

Crédit photo : S. Colomyes

Giselle, du 28 juin au 5 juillet au Grand Théâtre de Bordeaux.

A noter qu’une représentation supplémentaire a été ajoutée le 28 juin, dont l’ensemble de la recette a été reversée à la Croix-Rouge du Japon. 

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